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En retard pour son vaccin anti-Covid, Sanofi va-t-il  fabriquer un temps, ceux d’autres Big Pharmas ? A Lyon ?

Dans l’ordre d’arrivée sur le marché des vaccins anti-Covid, on trouve sur les deux premières marches du podium, les seules occupées pour l’instant, les vaccins de Pfizer/BioN’tech et de Moderna, dirigés par l’ancien directeur général de bioMérieux, Stéphane Bancel. Tous deux sont américains. La big Pharma française, Sanofi, très présente à Lyon où elle fabrique par ailleurs des vaccins n’y figure pas pour l’instant.

Avec son vaccin, elle a pris beaucoup de retard : le vaccin développé par Sanofi en partenariat avec GSK ne sera disponible qu’en fin d’année !

Le vaccin français sur lesquels tablait la Communauté Européenne lors de ses commandes de vaccins ne répondra que tardivement à la demande, à l’heure où la plupart des places seront prises.

Pourquoi ? A la mi-décembre, Sanofi avait annoncé un retard de plusieurs mois pour son vaccin anti-Covid développé avec GSK.

Pourtant grand spécialiste du vaccin, le laboratoire français a constaté un manque d’efficacité chez les personnes âgées et a donc décidé de revoir sa recette pour corriger le tir.

D’autre part, Sanofi a choisi une méthode plus classique d’un virus désactivé que l’ARN Messager (celle de Pfizer et Moderna) pour la fabrication de son vaccin et doit donc reprendre ses essais cliniques pour démontrer l’efficacité de sa nouvelle recette : ce qui prend naturellement du temps, beaucoup de temps.

La leçon est intéressante d’ailleurs pour les Big Pharmas.

Les deux premiers vaccins sont en effet issus de start-up. C’est la jeune pousse allemande BioN’tech qui alliée à Pfizer a été longtemps seule à croire à l’ARN Messager pour développer une nouvelle génration de vaccins ; idem pour Moderna qui avant de lancer son vaccin qui a été autorisé mercredi 6 janvier par l’Agence Européenne du Médicament, n’avait encore produit aucun vaccin.

“Nous évaluons la potentielle faisabilité technique”

Reste que la direction de Sanofi n’entend pas rester les bras croisés.

Le groupe pharmaceutique français Sanofi envisage de contribuer de façon temporaire à la production de vaccins contre le Covid-19 de certains de ses concurrents, tout en poursuivant les essais sur son propre vaccin, dont la mise sur le marché a été repoussée au quatrième trimestre 2021.

Du moins si l’on en croit une déclaration transmise à l’agence de presse Agefi-Dow Jones : « Compte tenu des récents changements apportés à notre programme de recombinaison, nous évaluons actuellement la potentielle faisabilité technique d’effectuer temporairement certaines étapes de fabrication pour soutenir d’autres fabricants de vaccins Covid-19 ».

Le groupe pharmaceutique français Sanofi envisagerait donc de contribuer de façon temporaire à la production de vaccins contre le Covid-19 de certains de ses concurrents-on pense tout-de-suite à Pfizer et Moderna-tout en poursuivant les essais sur son propre vaccin. Une manière aussi d’être présent sur le terrain.

« Nous restons déterminés à développer et à mettre sur le marché les deux vaccins candidats sur lesquels nous travaillons », insiste néanmoins le groupe.

Cette idée de fabriquer les vaccins pour d’autres plaît en tout cas beaucoup aux syndicats de salariés de Sanofi.

Reste qu’il ne s’agit pour l’heure d’une simple évaluation de cette possibilité de sous-traitance, car rien n’est encore décidé. Aucune date de prise de décision n’est par ailleurs arrêtée.

Une telle décision serait en tout cas bienvenue et viendrait en aide au gouvernement pour consolider les stocks destinés à la vaccination, avec une possible accélération de la campagne qui serait alors bienvenue.

Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée à l’Industrie y est en tout cas très favorable. Elle l’a confirmé vendredi sur Europe 1, « si techniquement c’est possible, car un transfert technologique pour ouvrir un site prend du temps », a-t-elle précisé. « Nous sommes en train d’y travailler », a ajouté la ministre.

D’après elle, Sanofi pourrait produire le vaccin d’AstraZeneca.

Pour l’heure (à la date du vendredi 8 janvier), environ un 1 060 000 de doses seulement ont été réceptionnées pour 45 000 personnes vaccinées (voir graphique Covidtracker ci-dessous).

Dans ce cas, Lyon pourrait être concerné, le groupe ayant déjà désigné plusieurs sites pour ses futures capacités de production.

A Marcy-l’Etoile ?

En France, Sanofi produit déjà l’antigène de son vaccin le plus avancé sur son site de R&D de Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne, et compte s’appuyer sur son complexe Sanofi Pasteur de Marcy L’Etoile, dans le Rhône, pour le remplissage et le conditionnement.

Donner un coup de pouce à ses concurrents ne serait certes pas très glorieux pour Sanofi, mais pourrait valoir une vraie reconnaissance à la Big Pharma française de la nation française…et des pouvoirs publics. A suivre…