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ETRENNES : QUI ? QUAND ? QUOI ? OU ? COMBIEN ?

C’est une question qui revient chaque année au moment des fêtes de fin d’année. Faut-il donner et combien aux pompiers, au facteur, aux éboueurs, au concierge, à l’aide-ménagère, … ? Une autre peut se poser : d’où vient cette tradition ?

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Un peu d’histoire

En effet, quelle est l’origine des étrennes ? D’où viennent-elles ? A quand remontent-elles ? Sans remonter à la Grèce antique, faisons quand même un petit tour chez les Romains, inventeurs de cet usage. Mais oui ! Mais oui !

Ainsi, Le premier texte connu où il est fait état de cette coutume a été écrit par Quintus Aurelius SYMMAQUE (340-402) qui nous informe que le roi Tatius Sabinus reçut le premier la « verbène » (verveine) du bois sacré de la déesse Strénia, pour le bon augure de la nouvelle année. C’est du nom de cette déesse que vient le mot étrenne, strena en latin.

A cette époque, les présents se composaient de figues, de dattes et de miel, comme pour souhaiter aux amis qu’il n’arrivât rien que d’agréable et de doux pendant le reste de l’année. Puis, les Romains prospérant, ils offrirent à cette occasion des cadeaux plus importants (monnaies et médailles d’argent). Le miel ne s’en trouvât pas plus doux que l’argent.

Un tel présent visait à souhaiter toutes sortes de bonheur et de félicités à celui qui le recevait et à témoigner de la profondeur du sentiment d’amitié éprouvé.

Cette coutume devint si importante qu’elle fit l’objet d’une réglementation par les empereurs successifs et … d’un jour férié visant à ce que ladite coutume puisse être dignement fêtée ! Les échanges de présents prenaient beaucoup de temps et il fut même une époque où ils perdurèrent officiellement pendant la première semaine de l’année. Voilà, donc, pourquoi notre 1er janvier est chômé.

Rappelons que, en France, si sous les Mérovingiens, l’année commençait le 1er mars dans plusieurs de nos provinces, elle débutait à Noël sous Charlemagne et, sous les Capétiens, le jour de l’an coïncidait avec la fête de Pâques, usage presque général au Moyen Age. C’est le roi Charles IX qui rendit obligatoire, en 1564, la date du 1er janvier comme origine de l’année.

A la fin du XIXe siècle, avec l’apparition du Père Noël dans la publicité des grands magasins, la coutume d’offrir des cadeaux le 1er janvier disparut. Le jour des « étrennes » devint celui de Noël : on offrit les cadeaux le 25 décembre.

Un usage et non une obligation

Dans la droite ligne de la coutume romaine, les étrennes d’aujourd’hui vise à manifester sa satisfaction à l’endroit d’une personne qui vous rend de menus services ou qui est votre employé, ou bien à des corps de métier particulièrement dévoués.

Ainsi, en qualité d’employeur, il est envisageable de se manifester auprès de son assistante maternelle, son employé de maison ou son aide-ménagère, son jardinier, … ou, tout autrement, à récompenser des personnes méritantes et qui rendent un service fortement apprécié.

Il est bien certain qu’aucune obligation légale ni aucun texte n’existent à ce sujet mais, comme exposé précédemment, c’est une tradition, un usage.

Il est vrai que, même si la situation économique actuelle est difficile et que beaucoup de personnes se trouvent en difficulté, la tradition des étrennes reste bien ancrée et surtout attendue par les personnes qui en perçoivent généralement.

Cet usage peut se traduire de plusieurs manières. La plus simple et la plus courante est de donner une somme d’argent. Dans l’hypothèse où le lien avec la personne bénéficiaire est plus fort, un présent, personnalisé cette fois-ci, sera particulièrement apprécié. Cette formule est plus fidèle à l’origine de la tradition.

Une fois la réponse à la question « à qui » trouvée, se pose celle du « combien ». La réponse est compliquée car elle implique un grand nombre de critères comme ceux du revenu de la personne donataire, de celui de la personne bénéficiaire, de l’importance attachée au service rendu, et ainsi de suite. Le « combien » ne suit aucune règle et chacun l’apprécie à sa manière. Il existe, bien sûr, des statistiques à ce sujet mais une courte réflexion peut s’avérer plus intéressante.

Ainsi, facteur, pompiers, concierge, baby-sitter, éboueurs, souvent vous sollicitent sur le pas de votre porte pour un calendrier (d’ailleurs, vous hésitez longuement entre les trois chatons et les deux poneys. Mais, vous vous laissez attendrir et choisissez les trois chatons, tout en glissant un billet au préposé postal.).

Attention aux escrocs :

Cette quête des étrennes est souvent l’occasion pour des personnes mal intentionnées de pénétrer dans votre logement et de dérober ni vu ni connu un objet ou tout bonnement votre sac à mains. Prudence donc !

L’importante précision :

A Paris, Lyon et Nice, les étrennes aux agents municipaux sont interdites
Les agents municipaux (comme les éboueurs, par exemple) n’ont en théorie pas le droit de vous solliciter pour des étrennes si vous habitez l’une de ces trois villes.

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Il vous reste à trouver les ultimes présents (du miel ???), à établir le menu de la réunion familiale et à programmer le réveillon de la Saint-Sylvestre.

De notre côté, il nous revient à vous remercier de votre fidélité et à vous souhaiter des fêtes de fin d’année pleines de présents et d’intenses affections.

A l’année prochaine !

Sophie Berlioz -Consultante Juridique Lyon-Entreprises.com Sophie BERLIOZ, +33 612 19 14 32
sophie.berlioz@enjeux-solutions.fr
Consultante Juridique – Enjeux & Solutions