Étude Mendo : l’IA au travail suscite espoir et ambivalence en Auvergne-Rhône-Alpes

À l’approche de la Semaine du bien-être au travail, une étude menée par l’institut Discurv pour Mendo met en lumière une série de paradoxes sur la perception de l’intelligence artificielle au travail chez les habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes. Si l’IA est perçue comme une promesse de gain de temps et de réduction de la charge mentale, elle demeure encore très peu adoptée dans les usages professionnels de la région.
Des usages encore marginaux malgré une attente forte
Selon ce sondage réalisé en mai 2025, 57 % des habitants de la région déclarent ne pas utiliser d’outils d’IA dans leur quotidien professionnel. Pourtant, 60 % des personnes interrogées estiment que l’IA leur permettrait de gagner du temps, notamment grâce à l’automatisation des tâches ou à l’aide à la décision. Ce décalage souligne une méfiance persistante ou un manque d’accompagnement adapté dans les entreprises.
Un clivage générationnel marqué
L’étude révèle de fortes disparités selon les tranches d’âge. Ainsi, 43 % des 18-34 ans affirment avoir été formés à l’IA, contre seulement 16 % des 50-64 ans. Chez les plus de 65 ans, ce chiffre tombe à 7 %. En parallèle, seuls 23 % des actifs de la région ont bénéficié d’une formation aux outils d’IA, alors que 52 % se disent insuffisamment accompagnés pour les comprendre et les utiliser efficacement.
Entre soulagement et pression psychologique
Les résultats montrent une ambivalence nette : 45 % des Auralpins voient dans l’IA une solution pour alléger leur charge mentale, notamment via le tri d’informations, la gestion des mails ou la planification. Pourtant, pour 26 % des répondants, elle est aussi source de stress ou perçue comme une menace potentielle. Cette dualité est particulièrement prononcée chez les jeunes actifs, plus enclins à adopter les outils mais aussi plus sensibles aux pressions liées à la productivité ou au risque de déshumanisation du travail.
Un besoin croissant de formation et de stratégie
Pour Quentin Amaudry, CEO de Mendo, la clé réside dans l’accompagnement stratégique des collaborateurs : « Il y a un fossé entre la place de l’IA dans le débat public et sa réelle appropriation. L’adoption ne peut être spontanée. Elle nécessite des outils adaptés, mais surtout une pédagogie ciblée. »
Mendo, fondée en 2021, propose une technologie intégrée qui forme les salariés à l’usage des outils d’IA générative tels que ChatGPT ou Microsoft Copilot. L’objectif : intégrer ces solutions dans les pratiques métier, au-delà des simples effets d’annonce.
Des enseignements précieux pour les entreprises régionales
Pour les entreprises d’Auvergne-Rhône-Alpes, cette enquête révèle une double urgence : former rapidement leurs équipes aux usages de l’IA et repenser l’organisation du travail pour réduire les tensions ressenties. Dans un contexte où la quête de productivité se confronte aux enjeux de bien-être et de sens au travail, l’appropriation sereine de l’intelligence artificielle pourrait devenir un levier stratégique de performance… à condition d’être maîtrisée.