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Ils viennent de racheter Allier Volailles : les deux dirigeants de la société lyonnaise Solexia adeptes d’un capitalisme patient

Hervé Kratiroff, président et Eric Versini, directeur général, engrangent, année après année, de nouvelles entreprises au sein de leur groupe à la fois lyonnais et atypique : Solexia. Dernière acquisition en date : Allier Volailles qui commercialise notamment une race unique, le poulet de Bourbonnais qui ne compte que quelques éleveurs.

A leur manière en rassemblant neuf PME pesant 87 millions d’euros de chiffre d’affaire , deux patrons lyonnais, Hervé Kratiroff et Eric Versini, montrent, à rebours du capitalisme financier, qu’il est possible de créer un groupe composé de multiples PME, en conservant les marques et les salariés. Tout en affichant une belle rentabilité…

Depuis 2005, année après année, ces deux entrepreneurs à la discrétion lyonnaise achètent des entreprises qui n’ont rien de high tech : des sociétés familiales bien ancrées dans leur terroir et produisant des volailles, de la charcuterie, voire encore des jus de fruits ou des produits pour les arts de la table.

Une entreprise familiale à forte notoriété

Ainsi, après voir racheté, Vey volailles, puis Sedivol, voire encore Bissardon, etc. ; Solexia vient de mettre la main sur Allier Volailles, une entreprise familiale à la forte notoriété, dotée de 78 salariés et de 14,2 millions d’euros de chiffre d’affaires, basée à Escurolles, dans l’Allier.

Une entreprise qui abat, découpe des volailles et élabore des plats et produits à base de volailles, avec un positionnement axé sur l’IGP, le label rouge, le Bio, voire encore les volailles fermière.

Une société qui recèle une pépite que l’on retrouve sur les tables des plus grands chefs : le poulet du Bourbonnais à la chair exquise qui n’est produit que par quelques éleveurs et que seul Allier Volaille propose à la découpe, ce qui a permis de sauver cette volaille de la disparition.

                                                   Poulets du Bourbonnais

« Les propriétaires d’Allier Volailles nos ont fait confiance et nous ont cédé leur affaires car ils savaient que nous allions conserver l’entreprise, son nom et ses salariés », expliquent les deux dirigeants de Solexia.

« Pas question pour nous de regrouper nos sociétés du pôle volailles dans une seule et même entreprise. C’est leur marque, leur authenticité qui font la valeur de ces entreprises », ajoutent-ils.

Le credo de ces deux dirigeants : « un investissement quotidien dans la gestion opérationnelle des entreprises acquises, mais aussi un investissement humain, respectueux des entreprises et des hommes.. »

Ce qui distingue Solexia d’un fonds classique : les deux dirigeants sont adeptes d’un capitalisme patient. « Nous ne cherchons pas la plus-value à tout prix », expliquent-ils. Et d’ajouter : «  Nous sommes dans une logique d’accompagnement des PME reprises plutôt qu’une course à l’acquisition de parts de marché. Nous sommes un groupe qui veut grandir sereinement pour le bien de ses équipes, de ses clients et de se partenaires… »

Se tirent-ils une balle dans le pied en gérant leur entreprise de la sorte, « à la pépère », comme ils le disent eux-mêmes.

Apparemment non, bien au contraire : l’Edibda s’affiche à 7,6 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 86,7 millions d’euros en 2019, ce qui représente une marge proche de 10 % dans un secteur, l’agro-alimentaire, notamment, pas toujours facile.

Développer l’export

Le groupe Solexia compte néanmoins se développer désormais à l’export qui recèle un vrai potentiel et ne représente actuellement qu’une petite fraction du chiffre d’affaires du groupe : entre 5 et 10 %.

Les deux dirigeants de Solexia comptent encore engranger de nouvelles entreprises à leur rythme.

Les sociétés agro-alimentaires familiales sont légion, leurs dirigeants dont beaucoup approchent de la retraite n’ont pas toujours de successeurs.

Et à chaque fois, ils ont préféré céder leur entreprise à Solexia, sachant que leur PME pourra conserver sa personnalité et rester pérenne, avec ces adeptes d’un capitalisme patient…