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Immobilier, la hausse des prix s’accélère : la barre des 4 000 euros le m² dépassée à Lyon

On la voyait poindre : c’est fait. En fin d’année dernière, la barre des 4 000 euros le mètre carré a été dépassée. Très précisément, à Lyon intra-muros, la hausse des prix a continué sa sarabande s’affichant très précisément à 4 003 euros/m², soit une hausse sur l’année de 7,4 %, très largement supérieure à l’inflation. Un bond qui diminue sensiblement en un an le pouvoir d’achat des acquéreurs ; et ce, malgré la baisse des taux.

 Ledit acquéreur perd ainsi en un an 3,7 mètres carrés, soit d’équivalent d’un dressing ou d’une salle-de-bain pour un achat de 160 000 euros à un an de différence.

Lyon sur la troisième marche du podium

 Le Rhône pris dans son ensemble est un peu mieux loti puisque la hausse s’établit en un an à 5,1%, avec un mètre carré un peu plus abordable : 3 223 euros (+ 1,9 % à 305 000 euros pour les maisons, lesquelles, c’est vrai beaucoup plus rares à trouver sur le marché !)

 Au palmarès des augmentations du mètre carré pour les appartements, Lyon s’installe sur la troisième marche du podium ; bien évidemment derrière Paris (9 638 euros le mètre carré, soit + 6 %) et Bordeaux (4 567 euros le mètre carré, soir + 9,1 %).

 A noter que Marseille arrive en quatrième position, loin derrière (2 405 euros le mètre carré , + 1,8 %).

 Cette forte hausse du prix des appartements, une nouvelle fois, s’explique par un maintien des transactions à très haut niveau : 26 300 ventes ont été réalisées sur une année, soit une nouvelle hausse de 3,1 % qui succède à une précédente hausse, laquelle précède déjà…, etc.

 Au pire moment de la crise de 2008, il se vendait à Lyon…16 900 logements. Dix-mille de plus, désormais, soit + 40 %.

Une inflexion du marché, en 2019 ?

Tel est le constat effectué par Alexandre Schmidt, le président de la Fnaim du Rhône.

 Pour lui, « en 2019, une inflexion du marché est à prévoir. »

 Les raisons d’un ralentissement annoncé ne manquent pas : au plus bas, les taux d’intérêt ne peuvent plus guère baisser, mais devraient même augmenter un peu ; crise des Gilets Jaunes oblige, la confiance des ménages est fragilisée ; puis dernier constat : les stocks de logements neufs à vendre s’amenuisent.

 En 2018, les mises en chantier dans le Rhône ont plongé de 19,2 %, soit 13 500 ; tandis que les mises en chantier s’établissaient à 13 900. Moins de neuf, moins d’appartements donc, à proposer pour les professionnels.

 Au mieux, dans un premier temps, les ventes pourraient se stabiliser.

Arrivée du nouveau PLUH

 Et puis, dès la fin de cette année, s’il n’y a pas de recours, le nouveau Plan Local d’Urbanisme et de l’Habitat, le désormais fameux PLUH devrait être enfin adopté ; pour une mise en œuvre qui devrait prendre encore six mois. On arriverait alors à la mi-2020.

 « A partir de ce moment là, il devrait y avoir un déblocage d’un certain nombre de programmes, la construction neuve pourrait commencer à repartir », commente le président de la Fnaim du Rhône.

 Mais de s’interroger néanmoins, face aux énormes besoins de logements qui s’annoncent dans une Métropole de plus en plus attractive et qui attire les jeunes ménages, mais pas que, en nombre…

 « On annonce à Lyon, pour 2025, vingt-cinq mille étudiants en plus. Si l’on ajoute à cela la population supplémentaire annoncée sur la Métropole, soit 70 000 habitants, soit encore l’équivalent de la population de Vénissieux, on constate qu’il va falloir engager une course de vitesse en matière de construction pour répondre à tous ces besoins… »

 Seul problème celle-ci n’est pas encore engagée. Il y a goulots d’étranglement et donc augmentation des prix, c’est aussi simple que çà…