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La démondialisation à l’œuvre ? Les implantations d’entreprises marquent le pas en 2019 dans la Métropole lyonnaise

Les implantations d’entreprises n’avait cessé de progresser ces dernières années dans la Métropole lyonnaise. Pas en 2019 où un léger recul par rapport à 2018 a été constaté avec 114 installations contre 116 l’année précédente. Elles restent certes à un haut niveau, mais cette nouvelle tendance et cet infléchissement méritent quelques explications.

L’Aderly (Agence pour le développement économique de la région de Lyon) a procédé à quelques belles prises l’année dernière.

On peut citer la société « OnePoint », spécialisée dans le secteur porteur de la transformation numérique des entreprises qui prévoit trois cents embauches à un horizon de trois ans ; voire encore le groupe Safran qui a annoncé cet été la création de 100 emplois dans les systèmes de freinage à fibre de carbone, sur une des 59 communes de la Métropole qui reste encore à définir.

Belles pioches, certes, mais pas suffisantes pour poursuivre les belles envolées des implantations d’entreprises dans la Métropole lyonnaise que l’on a pu constater ces dernières années.

Ainsi, en 2019, l’Aderly, selon les chiffres divulgués par Jean-Charles Foddis, son directeur exécutif, a réussi à amener non seulement dans la Métropole, mais une région plus vaste englobant le Nord-Isère et la région stéphanoise, 114 nouvelles entreprises pour 2 427 créations d’emplois programmées à trois ans.

En 2018, elles étaient légèrement plus nombreuses : 116 installations pour 2 553 emplois créés à trois ans,.

Et ce, alors que l’Aderly a encore amélioré son taux de conversion des dossiers qu’il lui passent entre les mains, en installations en bonne et due forme. Le taux qui était auparavant d’une implantation pour quatre dossiers est désormais passé à une implantation pour trois.

Aucune raison de se flageller, avec ces résultats qui restent à un haut niveau ; mais un coup d’arrêt semble bien survenir, ce qui donnerait corps au phénomène de démondialisation. Jean-Charles Foddis le confirme : les grands groupes internationaux ont eu moins tendance l’année dernière à développer des implantations à l’étranger.

Les cris d’alarme lancés par David Kimelfeld, le président de la Métropole doivent-ils être déjà pris en compte ? Il met en avant la diminution de la construction de nouveaux logements dans la Métropole, les difficultés à se déplacer qui provoqueraient de facto une baisse d’attractivité de la Métropole.

Le phénomène bénéficierait à des métropoles moins chères, en matière d’immobilier, comme Bordeaux, Lille ou Toulouse.

Le futur président de la Métropole devra en tout cas prendre en compte cette nouvelle donne.

Vingt-et-une nouvelles entreprises industrielles

Si la progression des implantations marque un coup d’arrêt, les secteurs des entreprises qui choisissent Lyon pour s’installer s’accordent en revanche parfaitement avec la stratégie de filières de la Métropole lyonnaise.

L’industrie, point fort de l’agglomération lyonnaise, va ainsi se renforcer de 21 nouvelles entreprises susceptibles de créer 504 emplois à trois ans.

Ainsi, par exemple, la société finlandaise Konecranes a choisi Lyon pour implanter son nouveau centre de Recherche&Développement sur les portiques et les machines de lavage. Attirée en cela par la richesse du tissu universitaire.

Un autre point fort de Lyon, celui des Sciences de la Vie se retrouve également enrichi de 18 entreprises, à l’instar du Chinois Dowell&Ydai qui a choisi d’implanter son premier site de production européen dans le Parc Industriel de la Plaine de l’Ain (PIPA), avec 60 emplois à la clef. La raison : cette présence dans l’Hexagone va lui permettre d’apposer sur ses produits un  logo « made in France », très vendeur en Asie.

C’est le tertiaire qui concentre enfin le plus grand nombre d’implantations avec 47 nouvelles entreprises pour 687 créations d’emplois.

Brexit ? Le Royaume-Uni en tête

Si les entreprises françaises arrivent en tête, les implantations internationales se stabilisent à 49 entreprises.

En tête, le Royaume-Uni : le Brexit y est assurément pour quelque chose ; la Chine suivant derrière. Les entreprises allemandes et japonaises arrivent en troisième et quatrième position.

Enseignement de ce palmarès 2019 des implantations : il ne faudrait surtout pas que la Métropole se repose sur ses lauriers passés.

Avec une conjoncture moins favorable, une situation économique internationale instable, la compétition entre métropoles françaises et européennes s’avive.

Pour y répondre, l’Aderly entend affiner encore sa stratégie.

Elle a créé trois ambassades Only Lyon, à New York, Tokyo et Paris : le réseau d’ « Ambassadeurs Only Lyon » à l’international dépasse désormais les 5 000 personnes, soit 26 000 au total !

L’Aderly a également accentué son action en Ile-de-France .

Et enfin elle a renforcé l’accompagnement des entreprises, façon tapis rouge. Il s’agit là d’un vecteur clé pour motiver les entreprises françaises et internationales à s’installer : en les aidant dans le domaine des ressources humaines, dans celui de la mobilité et même désormais dans leur recherche de financement…

La chasse à l’implantation d’entreprises est devenue un sport de très haut niveau…