La Métropole de Lyon renforce l’accès à l’IVG médicamenteuse dans ses centres de santé

Lors de la séance du Conseil Métropolitain du 16 décembre 2024, la Métropole de Lyon a adopté une délibération actant la possibilité de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) médicamenteuses dans ses Centres de Santé et d’Éducation Sexuelle (CSES). Ce projet, développé en partenariat avec les Hospices Civils de Lyon, s’inscrit dans une stratégie de santé publique élargie et d’accès renforcé aux droits des femmes.
Une mesure en faveur d’un accès équitable et de proximité
Jusqu’ici, les femmes accompagnées par les CSES dans leur parcours de santé sexuelle devaient être réorientées vers des établissements hospitaliers ou des praticiens libéraux pour bénéficier d’une IVG. En intégrant cette pratique au sein des huit CSES métropolitains, la collectivité entend simplifier le parcours de soins, réduire les délais et proposer une prise en charge pluridisciplinaire de proximité, notamment pour les femmes les plus vulnérables.
Chaque année, entre 400 et 500 femmes sollicitent les CSES pour des diagnostics de grossesse ou des demandes d’IVG. Selon la Métropole, 87 % d’entre elles présentent un terme de grossesse compatible avec une IVG médicamenteuse. Cette réforme vise à répondre à cette réalité terrain, en garantissant un accompagnement global, sécurisé et accessible.
Un déploiement articulé autour de plusieurs leviers
Pour mettre en œuvre ce nouveau service, la Métropole prévoit plusieurs actions concrètes :
- la formation des équipes pluridisciplinaires des CSES, en partenariat avec les HCL ;
- l’acquisition d’équipements médicaux adaptés, comme des échographes ;
- et l’approvisionnement des médicaments nécessaires à la réalisation des IVG médicamenteuses.
Cette offre sera déployée dans les huit centres concernés : à Bron, Givors, Lyon 9e, Neuville-sur-Saône, Oullins, Rillieux-la-Pape, Vaulx-en-Velin et Vénissieux. Le dispositif s’adresse en particulier aux mineures, aux femmes sans titre de séjour, ou en situation de précarité, qui ont parfois des difficultés à faire valoir leurs droits dans les circuits de soins traditionnels.
Un engagement politique affirmé
Pour Lucie Vacher, vice-présidente de la Métropole de Lyon en charge de l’enfance, de la famille et de la jeunesse, ce vote est un signal fort : « Alors que, dans de nombreux pays, les droits des femmes subissent des reculs inquiétants, la Métropole de Lyon réaffirme son engagement en faveur de l’égalité et de la justice sociale. »
Au-delà de l’aspect sanitaire, cette évolution témoigne d’une volonté politique de faire des droits sexuels et reproductifs un pilier de l’action métropolitaine. Elle s’inscrit également dans une logique de complémentarité entre secteur public et médecine de ville, pour renforcer l’offre globale de soins sur le territoire lyonnais.