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La phase de renouveau de la Vallée  de la chimie semble bien engagée

Comment renouveler le tissu industriel de la Vallée lyonnaise, au profit notamment de la chimie verte ? En y développant des « cleantechs » sur la soixantaine d’ha restant disponibles. Un deuxième appel à projets a été lancé. De nouvelles entreprises sont en passe de s’installer sur près de 60 hectares.

Pas de développement économique sans solide socle industriel. Tel est est le credo de la Métropole lyonnaise réaffirmé par David Kimelfeld, vice-président à l’économie et dauphin fraichement désigné de Gérard Collomb à la Ville de Lyon.

Reste que l’un des plus anciens sites industriels de Lyon-150 ans au compteur- la Vallée de la chimie risque de perdre de sa substance dans la profonde mutation en cours qui voit la chimie traditionnelle basée sur le pétrole basculer vers ce que l’on appelle la chimie verte ou la chimie-environnement.

Pour mettre en œuvre cette transition, les collectivités, l’Etat et les entreprises chimiques présentes dans la vallée ont lancé en 2014 ce que l’on a appelé « L’appel des 30 ! »

Celui-ci s’est traduit par le recensement des terrains disponibles qu’ils appartiennent à la Métropole lyonnaise ou aux industriels, pour y accueillir entreprises ou start-up adeptes de la chimie-environnement.

60 hectares de foncier « débloqués »

Une démarche qui a permis de « débloquer » pas moins de 60 hectares de foncier qui ont été mis sur le marché, sur le millier d’hectares (964, très précisément) qui constituent la Vallée de la Chimie, laquelle fait vivre 5 273 salariés.

Un premier appel à projets a été lancé en 2015. Avec succès : seize lauréats ont répondu présent, en l’occurrence douze industriels et quatre opérateurs immobilier.

Au bilan 20 ha sont déjà en phase de reconquête, 20 autres ha font l’objet de transactions, les 20 autres restant encore disponibles.

C’est pour assurer l’occupation de ces 20 derniers ha qu’un nouvel appel à projets vient d’être lancé. « Cet appel à projets concerne les acteurs des filières de la chimie, de l’énergie, de l’environnement portant des projets innovants et des opérateurs en immobilier d’entreprises », précise Frédéric Laroche, directeur de la mission Vallée de la chimie au sein de la Métropole de Lyon.

Jontrans et Serpol en pole position

Les premiers fruits de ces appels à projets commencent à voir le jour.

Ainsi, Jontrans, une entreprise spécialisée dans le transport de produits chimiques va s’installer sur 2,5 ha mis à sa disposition par Solvay sur son site de Saint-Fons Belle Etoile.

Ce nouvel opérateur qui comptera 17 collaborateurs, 15 véhicules et 95 conteneurs sur le site, œuvrera pour l’ensemble des acteurs de la Vallée et voire même au-delà. Il assurera le stockage et le transport de produits chimiques en iso-conteneurs, « offrant une optimisation des coûts et un partage de services ». Démarrage en 2018.

Autre projet en cours, cette fois en lisière de la raffinerie de Pétrole de Feyzin : la création d’un phyto-centre réalisée par une filiale du Groupe lyonnais Serfim : Serpol. Il s’agit sur 3 ha de développer un site pilote de traitement biologique de terres polluées, via un système de dépollution faisant appel aux plantes. Le site sera capable de dépolluer 30 000 tonnes de terre par an. Un investissement évalué à 1,2 million d’euros : le bail devrait être signé prochainement avec la Métropole, propriétaire du terrain.

Enfin le dernier projet en cours est immobilier, via un important opérateur, en l’occurrence, une filiale de Vinci : une perspective 40 000 m2 de locaux et de bureaux est dans les tuyaux, à l’horizon 2018/2019.

87 000 m2 de panneaux photovoltaïques en perspective

S’y ajoute-nouveauté- désormais des sites à vocation photovoltaïque. « 87 000 m² sont mobilisables pour l’implantation d’installations solaires photovoltaïques, soit en couvrant des surfaces de parking avec des ombrières, soit des surfaces de toitures de bâtiments existant ; voire encore des espaces qui ne peuvent accueillir pour des raisons de sécurité aucun autre équipement», explique le directeur de la mission.

 « Green Channel », spécialisé dans le crowdfunding de projets éoliens ou solaires s’est d’ores et déjà positionné pour accompagner le financement de ces futures centrales photovoltaïques.

Depuis le lancement de « L’appel des 30 ! », si l’on intègre à ce dispositif les plate-formes destinées, elle aussi, à accélérer cette mutation, comme Axel’One ou Gaya, près de 300 millions d’euros, ont déjà été investis dans la mutation de la Vallée de la Chimie.

Une mutation qui a un coût : il est essentiellement porté (à hauteur de 70 %) par les industriels eux-mêmes, le reliquat étant apporté par la Région et l’Ademe.

Le calendrier du nouvel appel d’offre ? D’abord, visite des sites par les candidats les 15 et 30 septembre ; phase de sélection, ensuite, le 31 octobre. Les lauréats devraient être annoncés lors du salon Pollutec qui se déroule à Lyon-Eurexpo, du 29 novembre au 2 décembre. Un salon d’où partiront de nombreuses navettes afin de visiter une Vallée de la chimie devenue lieu d’expérimentation de la profonde mutation en cours.