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La Région et l’Institut Paul Bocuse mijotent un “Centre d’excellence” de la gastronomie bicéphale, à Ecully et en Haute-Savoie, à 25 M€

L’équipe de france de Football a son centre d’excellence, bien connu : Clairefontaine. Pourquoi, les chefs et les métiers de bouches, n’auraient-ils pas le leur pour s’entraîner avant les concours nationaux et internationaux ? Pour Laurent Wauqiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui met 25 millions d’euros dans la marmite, c’était une évidence de créer ce “centre d’excellence” à Ecully, au sein de l’Institut Paul Bocuse pour les chefs ; avec une annexe pour les métiers de bouche, sur le campus du CFA de Groisy, en Haute-Savoie.

On en sait désormais plus sur le « Clairfontaine de la Gastronomie » qui avait été annoncé officiellement en septembre dernier par Emmanuel Macron lors du Sirha, le salon de la gastronomie qui s’est tenu à Lyon-Eurexpo, marqué par la victoire du chef lyonnais Davy Tissot lors du Bocuse d’or, devant un impressionnant parterre de grands chefs.

Un centre qui n’existait pas et qui manquait cruellement, les professionnels en conviennent depuis longtemps, mais désormais ils ont été entendus.

Un accueil de tous les compétiteurs

« Dans le monde entier, quand on pense à la France, on a en tête la gastronomie. Et pourtant, quand nos meilleurs talents se présentent à de grands concours internationaux, ils sont moins bien soutenus et encadrés que leurs concurrents , comme le Danemark, la Suéde ou Norvège», a déploré Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes lors de l’annonce de la création à l’Institut Paul Bocuse de ce “Centre d’excellence”.

Craignant que d’autres régions s’emparent de l’idée avant Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez a tiré le premier, déjà médiatiquement parlant, lors d’une conférence de presse, même si ce Centre d’excellence ne verra pas effectivement le jour avant dix-huit mois à deux ans.

Le nom de la future structure a été officialisé : “Campus d’excellence Auvergne-Rhône-Alpes de la gastronomie française et des métiers de bouche”.

Ce centre de formation accueillera ainsi les compétiteurs français aux concours de gastronomie pour préparer leurs objectifs. Mais pas seulement car la région a voulu l’élargir aux métiers de bouche, boucher, boulangers, pâtissiers etc., eux aussi engagés dans l’excellence à travers de nombreuses compétitions.

Soutenu par la région Auvergne – Rhône-Alpes à hauteur de 25 millions d’euros, ce centre prendra la forme de deux campus qui ouvriront donc leurs portes respectives, d’ici deux ans.

L’institut Paul Bocuse en vaisseau amiral

Celui d’Écully, situé au sein de l’Institut Paul Bocuse en sera la vaisseau amiral : destiné aux métiers de la cuisine et de la pâtisserie, il sera destiné aux chefs. Une extension des locaux actuels sera construite pour accueillir ce pôle.

Ce nouveau site comprendra deux bâtiments. Le premier accueillera les cuisines, l’événementiel et les bureaux.

Le second bâtiment abritera une résidence de 40 lits, mais aussi une …salle de sport, un bar, mais encore un restaurant. (photo ci-dessous).

Le second “Centre d’excellence”, situé sur le campus du Centre de Formation d’Apprentis (CFA) de Groisy en Haute-Savoie, sera, lui, consacré aux métiers de la boulangerie, boucherie, charcuterie, de traiteur, de primeur, de fromager ; mais encore aux métiers de salle qui devraient à cette occasion retrouver du lustre.

Il accueillera en son sein des laboratoires, des espaces de réception ainsi que des bureaux et des hébergements.

La gouvernance de ce Centre bicéphale “sera assurée par une association conduite par l’Institut Paul Bocuse et le Campus de Groisy, “garantissant une gestion souple et équilibrée entre les deux structures”, souligna Laurent Wauquiez.

Une structure supplémentaire complétera cette gouvernance, en l’occurrence, un “conseil d’orientation” qui réunira les acteurs publics, les professionnels du secteur et les deux porteurs du projets. Son rôle “sera de définir le cadre stratégique et les orientation opérationnelles de ce Centre”

Ce Centre d’excellence bicéphale ne sera pas qu’auralpin : il sera ouvert à l’ensemble des candidats français, d’où qu’ils viennent.

A savoir que ces structures connaîtront en fait une utilisation plus large : elles ne seront pas uniquement dédiées aux concours , mais aussi pourront aussi servir aux apprentis et aux séminaires lorsque ces locaux seront disponibles.

“Pas quelque chose d’élitiste”

« On ne veut pas quelque chose d’élitiste ; nous voulons que ça profite à l’ensemble de la profession », a de la sorte estimé Davy Tissot, Bocuse d’or 2021.

Lui qui le premier avait évoqué la nécessité d’un tel centre d’excellence, voit son souhait se réaliser enfin.

La France qui, comme le prouve le dernier Bocuse d’or, fait plutôt bonne figure dans les concours internationaux, devrait avec ce Centre d’excellence bicéphale monter encore son niveau d’un cran…