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Le leader, Lime, recalé. La Ville de Lyon choisit les outsiders Dott et Tier comme opérateurs pour les trottinettes électriques

Ce sont ses trottinettes électriques que l’on croisait le plus à Lyon. Il avait près de 50 % de part-de-marché. Contrairement à ses espoirs, le Californien Lime n’a pas été retenu, suite à l’appel d’offres lancé par la Ville de Lyon, cet été. Les vainqueurs sont le français Dott et le germanique Tier.

Arrivé à Lyon en 2018, le Californien Lime, le leader entre Rhône et Saône, avec près de 50 % de part de marché avait démarré son post-confinement bille en tête, en proposant des offres qu’il voulait attractives. L’occasion aussi de se mettre en évidence pour figurer dans le tableau de tête de l’appel alors lancé pour la Ville de Lyon.

L’objectif du nouvel exécutif vert : remplacer le Far-West et la jungle des trottinettes à Lyon, par une occupation publique pacifiée et verdie.

Il est vrai que le challenge n’était pas mince puisque pas moins de treize entreprises de trottinettes avaient fait acte de candidature !

A son grand dépit, Lime n’a pas été retenu. Ce sont les deux outsiders Dott, une start-up française déjà présente à Paris et l’Allemand Tier qui ont été désignés par le jury de l’appel d’offres (*).

Un choix qui a été dicté par les nouveaux occupants de l’hôtel-de-ville qui a avant tout sélectionné ses deux opérateurs “pour leur ambition écologique et l’équilibre des services proposés.” Ils vont donc pouvoir se déployer sur le domaine public pendant deux ans, durée de la concession. Et ce, avec chacun un nombre de trottinettes en service limité à 2 000.

“Une occupation équilibrée”

Le premier objectif de la nouvelle municipalité était d’abord de mettre fin à la jungle des trottinettes à Lyon.

« L’espace public doit être organisé par la ville pour en offrir une occupation équilibrée. Les trottinettes ne peuvent plus envahir les espaces réservés aux piétons et finir dans le Rhône”, explique ainsi Valentin Lungenstrass, le nouvel adjoint délégué aux mobilités, à la logistique urbaine et aux espaces publics.

Et ce dernier d’ajouter : “ C’est une nouvelle offre de mobilité qui peut faire sens, mais qui doit être encadrée. A ce titre, j’ai demandé aux services d’accentuer la dimension responsable de l’offre des entreprises : durée de vie des trottinettes, opérations de recharge des batteries, matériaux utilisés… »

La trottinette : 2 % de la mobilité à Lyon

Dott et Tier ont ainsi répondu aux souhaits municipaux, en matière de décarbonation du système de trottinettes en libre-service, avec une augmentation de la durée de vie desdites trottinettes, désormais fixée à plus de deux ans, l’amovibilité des batteries, la réparation des engins ou encore l’utilisation de matières recyclées “ permettant de réduire considérablement leur empreinte environnementale”, explique la municipalité.

Ce choix de deux opérateurs outsiders constitue une première illustration de la politique qu’entend mener le nouvel exécutif.

On verra par la suite sa déclinaison dans les autres domaines de la mobilité.

Dans l’ensemble des déplacements urbains lyonnais, c’est… la marche à pied qui arrive en tête, suivie par les transports en commun, puis la voiture ; le vélo ; puis enfin, bonne dernière et en 5ème position la trottinette.

Elle trottine donc loin derrière les autres modes de transport avec une part de marché qui serait située au maximum à 2 % de tous les transports urbains, sans prendre en compte dans ce chiffre, les trottinettes personnelles des usagers.

(*) Les deux opérateurs choisis devront verser à la Ville une redevance annuelle de 45 euros par trottinette électrique déclarée, soit 90 000 euros pour 2 000 engins déployés chacun.

Photo-On ne verra plus les trottinettes Lime, l’ancien leader du marché, sur les trottoirs lyonnais…