Les commerçants de la Presqu’île lyonnaise sauvés grâce à une enveloppe financière exceptionnelle
Ce mercredi, une nouvelle étape dans le soutien aux acteurs économiques de la Presqu’île lyonnaise a été franchie. Alors que les commerçants manifestaient lundi matin rue Grenette pour dénoncer la mise en place de la ZTL (Zone à Trafic Limité) et la menace de fermeture de la célèbre charcuterie Bonnard, une réponse concrète est venue de la part des autorités locales. La Métropole et la Ville de Lyon ont annoncé un soutien financier inédit pour l’association My Presqu’île, en difficulté face à la chute de leur chiffre d’affaires et à la fragilité de leur modèle économique.
Une mobilisation citoyenne et commerciale pour défendre l’attractivité du centre-ville
Les commerçants et les habitants de la Presqu’île n’ont pas tardé à faire entendre leur voix. La manifestation a été un moment fort, symbolisant la crainte de voir la zone à trafic limité freiner l’activité commerciale, déjà fragilisée par les contraintes sanitaires et la crise économique. La fermeture potentielle de la charcuterie Bonnard, une institution locale, a accentué la pression. Face à cette situation, la réponse des pouvoirs publics ne s’est pas faite attendre.
Une enveloppe financière significative pour soutenir l’économie locale
Les autorités ont décidé de débloquer une enveloppe exceptionnelle de 80 000 euros en faveur de My Presqu’île. Cette somme s’ajoute aux aides déjà apportées précédemment. En mai dernier, la Métropole avait déjà versé 30 000 euros pour soutenir l’association, qui joue un rôle clé dans l’organisation d’événements comme le Lyon Braderie Festival. La Ville de Lyon a également renforcé son soutien en apportant 60 000 euros, portant son aide pour 2025 à un total de 105 000 euros.
Au total, ce sont donc 175 000 euros qui seront investis dans cette initiative. Une somme conséquente, mais nécessaire pour garantir la pérennité de l’association et de ses activités. À cela s’ajoutent les cotisations de ses 500 adhérents, dont certains ont vu leur chiffre d’affaires chuter drastiquement. Ces fonds doivent permettre de soutenir la trésorerie, mais aussi d’initier un plan de redressement durable.
Un soutien multi-acteurs pour préserver l’attractivité et l’animation du centre-ville
Ce soutien financier n’est pas le fruit du hasard. Il s’inscrit dans une stratégie globale visant à préserver le dynamisme du centre-ville lyonnais, en dépit des défis liés à la mobilité et à la fiscalité locale. La volonté affichée par les autorités est claire : maintenir l’animation, la convivialité et l’attractivité de la Presqu’île, qui reste l’un des lieux les plus fréquentés et emblématiques de Lyon.
Le maire Grégory Doucet a souligné l’importance de cet engagement : « Préserver My Presqu’île, c’est favoriser l’attractivité et l’animation de notre cœur de ville. Avec la Métropole et nos partenaires, nous avons souhaité garantir la pérennité de l’association et permettre la tenue d’événements populaires attendus par les Lyonnais. »
Une mobilisation collective pour un avenir plus serein
Ce soutien ne se limite pas à la seule Ville et Métropole. La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) ainsi que Groupama ont également apporté leur contribution, à hauteur de 20 000 euros. La somme totale mobilisée atteint ainsi un peu plus de 195 000 euros, permettant d’envisager sereinement la tenue du Lyon Braderie Festival prévu pour les 10, 11 et 12 octobre.
Les objectifs sont clairs : soutenir la trésorerie de l’association, accompagner sa stratégie de redressement, mais aussi assurer la continuité des événements qui font vivre la Presqu’île. La communication, l’animation commerciale, la mise en valeur du territoire, autant de leviers que cette enveloppe doit permettre d’activer.
Quels enjeux pour la Presqu’île face à la crise et à la transition écologique ?
Ce soutien ne doit pas masquer les défis plus larges qui pèsent sur la Presqu’île lyonnaise. La mise en place de la ZTL suscite encore des débats, notamment sur la manière dont la réduction de la circulation automobile impacte l’économie locale. Si cette démarche vise à améliorer la qualité de vie et la réduction de la pollution, elle doit aussi s’accompagner de mesures concrètes pour soutenir les commerçants.
Le cas de My Presqu’île illustre cette tension entre ambitions écologiques et nécessité de préserver l’activité économique. La question reste posée : comment concilier mobilité douce, attractivité commerciale et développement durable ? La réponse réside sans doute dans une approche équilibrée, mêlant innovation, communication et soutien financier.
Les dispositifs de soutien, comme celui mis en place cette semaine, montrent que la solidarité locale peut faire la différence. Mais ils doivent s’inscrire dans une stratégie globale, afin que la Presqu’île ne devienne pas un territoire à deux vitesses, entre zones piétonnes et quartiers en difficulté.