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Lyon joue un rôle de plus en plus important dans la lutte contre le cancer

Première cause de mortalité dans le monde, le cancer fait l’objet d’une recherche qui s’intensifie un peu plus chaque année. Discret jusqu’à présent sur la carte de la recherche en France et en Europe, Lyon qui n’apparaissait guère, y figure désormais de manière de plus en plus visible. Pour preuve, la Ville a été dotée l’année dernière de près de 30 millions d’euros supplémentaires grâce à des processus de labellisations. Le choix fait, il y a sept ans, du partenariat public/privé dans ce domaine s’est révélé payant. Ce qui a déjà permis la commercialisation d’un robot, de la mise en route de développements cliniques et de start-up.

Sait-on, alors que vient de se terminer le salon Innorobot de Lyon qu’un des premiers robots chirurgiens a été conçu en Rhône-alpes : Vicky. Il s’agit d’un robot endoscopique destiné à intervenir dans le cadre de certaines chirurgies du cancer. Développé par la société grenobloise « Endocontrol », il est désormais utilisé dans le monde entier.

Vicky a été le premier produit commercialisé depuis que l’écosystème de lutte contre le cancer s’est unifié il y a sept ans sous l’intitulé d’un acronyme très féminin : CLARA (Cancerôpôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes). Une structure qui a su rassembler aux côtés de 200 équipes de chercheurs et de 80 équipes cliniques, près de 60 entreprises innovantes.

C’était le postulat de départ, original, alors : le partenariat public/privé qui, porte un peu plus chaque année ses fruits. Même s’il faut de dix à quinze ans pour qu’une nouvelle molécule puisse être commercialisée sur le marché, d’ores et déjà des projets sont en développement clinique. Cela signifie que des patients sont actuellement traités par milliers dans le cadre d’essais, visant à assurer la validité d’un vaccin thérapeutique (pour le traitement d’une forme de mélanome), voire d’un dispositif à base d’ultras sons (Hifu : lutte contre les cancers colorectaux) ou de radio (Synfrizz, pour une forme de sarcome).

Pascal Deschaseaux, directeur général de Gelarc-Centre hospitalier de Lyon Sud, s’en félicite : « Lyon a réussi à se hisser parmi les sites de recherche contre le cancer ayant une vraie visibilité à l’échelon international. Lyon était connu comme leader pour les maladies infectieuses et les vaccins.  On peut désormais y rajouter le cancer.»

Autosatisfaction excessive ? Les événements qui ont marqué tout au long de l’année dernière la recherche contre le cancer à Lyon, prouvent que non. En 2011, l’écosystème lyonnais a bénéficié de 30 millions d’euros supplémentaires, et ce dans le cadre d’une vive concurrence, grâce à la labellisation de quatre programmes d’excellence en oncologie.

Lyon a ainsi été l’année dernière labellisée « Labex » ( laboratoire d’excellence) qui a pour but de faire émerger des laboratoires ou groupes de laboratoire reconnus à l’international (11 millions d’euros sur douze ans).

Doté de 9,8 millions d’euros sur cinq ans, le programme « Lyric » a, lui, pour but d’augmenter et d’amplifier ce que l’on appelle la recherche de transfert et le développement d’applications cliniques, ainsi que le développement de thérapeutiques personnalisées.

La création de l’Institut Carnot Lymphome (Calym), un consortium, en fait, permet d’ores et déjà à la recherche lyonnaise de se positionner comme leader européen dans l’innovation et le transfert, concernant cette forme très développée de cancer.

La visibilité se fera aussi à travers la formation, car aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’existe pas de formation dédiée à l’oncologie. Le projet « DEVweCAN » va ainsi permettre la mise en place d’ici 2013 d’un Master en oncologie et de développer des liens avec de grandes institutions internationales dont le MIT américain (12 millions d’euros sur 10 ans).

« Nous n’avons pas voulu nous disperser dans tous les sens. Nous avons ciblé des domaines où nous avions la possibilité de figurer parmi les meilleurs », ajoute Pascal Deschaseaux.

Même si les retombées issues de la recherche doivent être appréhendées dans la durée, d’ores et déjà des ponts ont été créés avec de grandes sociétés pharmaceutiques comme Roche, Novartis ou Amgen. Sans oublier de plus petites car un terreau de start-up spécialisées en oncologie est aussi en train de voir le jour : sept d’entre elles gravitent autour du CLARA, tandis qued’autres de plus grande taille ont bénéficié de 90 millions d’euros. De futurs champions de la lutte contre le cancer ?