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Lyon-Turin, les acteurs du projet craignent un engagement trop tardif de l’État français  
La section française du Lyon-Turin traversera les départements du Rhône, de l’Isère et de la Savoie en reliant Lyon à Saint-Jean-de-Maurienne. Cette section traversera 71 communes avec 140 km de lignes nouvelles en France.Le Lyon Turin comporte des enjeux majeurs. 92 % du trafic entre Italie et France se fait par voie routière. C’est un investissement d’avenir, avec un intérêt écologique car il sera par exemple une alternative aux transports routiers.

12 chantiers sur 10 ans avec 3000 emplois directs

Le chantier du Lyon-Turin est en route depuis 2013. Dès lors les acteurs du projet devraient être aujourd’hui dans une période de finalisation.  Il n’en demeure pas moins que de fortes négociations sont encore en cours, la date de fin du projet demeure ainsi encore très vague, entre 2030 et 2032. Il faut dire que ce projet est une réelle prouesse industrielle et technologique. Ce chantier ne compte pas moins de 20 000 contrats d’entreprises

Afin de formuler des propositions constructives, le comité pour la transalpine a fait le choix de mobiliser son expertise pour explorer une problématique capitale pour les grands chantiers internationaux ; la gouvernance du Lyon Turin. Une bonne gouvernance permettra de coordonner efficacement les multiples acteurs engagés dans le projet.

Jacques Gounon (président du comité pour la transalpine) précise « cette étude démontre que la coordination des multiples acteurs du Lyon-Turin est pour le moins perfectible ».

Jacques Gounon affirme qu’« il ne faut pas rater le train des financements européens »

S’il y a quelque années, côté italien, le projet a pris du retard suite a différentes positions politiques, désormais tous les feux sont au vert en Italie. Cependant c’est aujourd’hui la France qui freine.

Le vrai défi de ce projet est de trouver un consensus interétatique. De plus, ces nombreuses tergiversations ne sont pas sans incidence. « Ces mouvements de balanciers se traduisent par de couteux retards » .

La région AuRA a d’ailleurs dénoncé la procrastination de l’État. C’est en effet un Projet essentiel pour la région AuRA qui est partenaire de ce grand chantier depuis l’origine en 2007. La région a ainsi cofinancé et participé à toutes les études de programmation.

L’Europe vient d’accorder à l’Italie une première subvention de 10,7 m€. L’Italie a rattrapé son retard. Avec le problème de taux d’intérêt, « toute perte de temps est une perte de temps coûteuse » révèle les acteurs du projet. « Tout ceux qui souhaitent que le projet ralentisse porteront préjudice au portefeuille ». « Il ne faut pas rater le train des financements européens » affirme Jacques Gounon.

L’inquiétude se porte dès lors du côté français. Il y a un risque de voir une sous-performance de la section française par rapport aux autres acteurs du projet. Les acteurs du projet certifient qu’il ne manque plus que la volonté politique de l’État français.

Le principal risque d’une absence de décision rapide de l’État français serait le dépassement du délai de validité de la DUP de 2013. Cela pourrait entrainer de relancer une enquête d’utilité publique ce qui, aux vues de la procédure porterait fortement préjudice au projet.