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Musée des Confluences : la facture flambe à 176 millions d’euros

Les travaux vont pouvoir repartir, soit avec Vinci, soit avec Léon Grosse. La commission d’appels d’offres devra désigner le vainqueur de l’appel d ‘offres. Mais ce redémarrage du projet a un coût qui sera financé par des cessions de terrains et d’immeubles possédés par le Conseil Général, à hauteur de 38 millions d’euros.

Une bonne nouvelle a été annoncée vendredi lors lors d’une séance spéciale du conseil général du Rhône : après de nombreuses péripéties juridiques, le projet de musée des Confluences repart sur de nouvelles bases.
Le dernier appel d’offres européen en date, a été fructueux : deux groupements de poids ont répondu et ont été agréés par la commission d ‘appel d’offres : le premier est mené par Vinci (1), le second par Léon Grosse (2). Une proposition à 122 millions d’euros pour le premier et à 102  millions d’euros pour le second, soit tout de même 20 millions d’euros de différence !
Car justement cette bonne nouvelle est assortie d’une mauvaise. Si l’on se base sur la proposition la moins disante, la facture globale s’élève à 176 millions d’euros. Lourd pour un projet qui lors de la première délibération des conseillers généraux du Rhône s’élevait à…60 millions d’euros, pour ensuite, une fois le cabinet d’architectes choisi (l’Autrichien CoopHimmelblau) monter à 120 millions et donc culminer désormais à 176,21 millions d’euros.
Une fois réglés les nombreux problèmes qui se posent encore dont celui de l’assurance (au bas mot 6 millions d’euros), comment être sûr que de nouveaux obstacles ne se mettront pas en travers du projet pour en relever encore le coût ? Non, assure Michel Mercier, président du Conseil Général dans la mesure où les entreprises qui ont  soumissionné seront au forfait sur un résultat. « Tout dépassement leur sera imputé », précise-t-il.
Comment régler le surcoût par rapport aux prévisions initiales ? En continuant de vendre les bijoux de famille, en l’occurrence les nombreux biens et propriétés que possède la collectivité départementale : cela va de l’ex parc de l’Equipement du département, désormais regroupé avec le SDIS, en passant par un terrain de 14 millions d’euros à la Part-Dieu qui sera vendu au Grand Lyon ou à des cessions d’immeubles utilisés pour les logements de fonction. « Nous pouvons estimer le gain de ces ventes à 38 millions d’euros, d’ici 2012 », assure Michel Mercier.
Tout serait-il donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Non, car de nombreuses questions se posent encore : celle des assurances n’est pas la moindre car une nouvelle entreprise va poser un bâtiment sur des fondations qu’elle n’aura pas réalisées. Pour diminuer les risques, ce sera le Conseil général du Rhône qui fera fonction de réassureur.
Autre inquiétude : les entreprises de chaque groupement ne sont pas solidaires, ce qui est autorisé par la réglementation, mais peut être source de problèmes. L’idéal serait que chaque groupement ait le même assureur, ce qui n’est pas gagné d’avance.
Seule certitude affichée par Michel Mercier : Lyon n’aura pas de musée au rabais : « Il n’y aura pas de déqualification du projet pour rentrer dans l’enveloppe. Il est maintenu en l’état. »
Vu le nombre et l’importance des problèmes restant à résoudre, il faudra attendre encore de nombreux mois avant de retrouver des grues sur le site des Confluences…

(1) Groupement 1, avec mandataire non solidaire : Vinci Construction France, accompagné par  GTM Bâtiment et Génie civil Lyon (cotraitant), l’Italien Permasteelisa (cotraitant) et SMAC (cotraitant). Vinci a notamment à son actif la Tour Oxygène à Lyon et le siège de BMW à Munich. Montant proposé : 122,8 millions d’euros

(2) Groupement 2, avec mandataire non solidaire : Léon Grosse, accompagné de Iemants (cotraitant), Steele France (cotraitant) et Bemo Systems France (cotraitant). Société régionale, basée à Aix-les-Bains, Léon Grosse a construit l’un des terminaux de l’aéroport Charles de Gaulle et le Palais de Justice d’Anvers. Montant proposé : 102,1 millions d’euros.