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« Peinture Fraîche s’autofinance, presque » – 4 questions à Anaïs Taveau
Le Festival Peinture Fraîche, dont la 5e édition se tient jusqu’au 5 novembre dans les anciennes usines Fagor, est devenu la référence en matière de street art à Lyon. Anaïs Taveau , Directrice de production , revient sur les secrets de cette réussite tout en évoquant la baisse des aides publiques.  

Comment le Festival Peinture Fraîche est-il structuré ?

Cette 5e édition, qui se tient dans les anciennes usines Fagor dans le 7e arrondissement de Lyon, est portée juridiquement, fiscalement et structurellement par l’association Troi3 qui existe depuis 2013 créée à l’initiative de Kart’1 qui directeur artistique et aussi graffeur.   Il faut savoir que lors des quatre premières éditions, nous coorganisions l’événement avec l’agence Tintamarre qui édite le Petit Bulletin.

De manière artistique, quelle est la vocation du Festival ?

La vocation du festival et aussi celle de l’association est de promouvoir le graffiti street art auprès du grand public. C’est aussi d’aider à la professionnalisation des artistes. Cette année, nous exposons plus de quatre-vingt-dix artistes et pour environ une centaine de fresques. Cette édition a cela de particulier que c’est la première fois que nous changeons de lieu en cinq ans. Depuis l’origine nous étions à la Halle Debourg, et là nous passons de 4 000m2 à près de 12 000m2. Notre événement accueille depuis deux ans 53 000 visiteurs et nous espérons battre ce record cette année, sachant que, une grande partie de notre public est la tranche d’âge 35-45 ans et que les scolaires restent une cible importante avec 4 500 jeunes élèves, dont les trois quarts sont issus de quartiers prioritaires, qui franchissent le seuil de notre porte. Mais pour résumer, on reçoit également des retraités etc, bref, on touche l’ensemble de la population. A noter que 45% du public vient de la métropole lyonnaise et que le reste provient du national et de l’international qui a reculé avec le Covid.

Comment le Festival est-il financé et de fait quel est son budget ?

Le Festival possède cette année un budget de 600 000 euros qui est auto-financé à 96%. On a 34 000 euros de subventions dont 14 000 de la Métropole et 20 000 de la Ville de Lyon. On a eu jusqu’à plus de 50 000 euros de subventions, il y a trois ans, mais les aides publiques ne font que diminuer. La Région s’est même complètement retirée l’année dernière, la Drac, cette année. Donc, la moitié de notre budget repose donc pour moitié sur la billetterie, après viennent les ventes d’œuvre et la boutique. Enfin, nous avons des mécènes comme 6e Sens immobilier qui nous soutient depuis le début et qui est notre plus gros partenaire ; la Caisse d’Épargne ou encore Heineken et les entreprises Plattard. Le montant global du mécénat et du sponsoring s’élève à 55 000.

Comment expliquez-vous le recul ou le retrait des subventions publiques ?

La Région a retiré toutes ses subventions aux événements organisés sur la métropole lyonnaise. Laurent Wauquiez a fait des choix et expliqué qu’il répartissait l’aide culturelle sur d’autres territoires régionaux, ce qui est en partie vrai car il a surtout coupé l’enveloppe culture. Pour la Drac, nous n’avons pas eu d’explications si ce n’est une baisse globale des aides. La Métropole maintient son soutien depuis plusieurs années avec entre la mise à disposition des lieux, ce qui n’est quand même pas rien. Enfin, la ville de Lyon a réduit la voilure globalement pour les événements culturels dans leur ensemble. Pour répondre à ses baisses d’argent public, nous cherchons des solutions et nous sommes conscients que c’est là où le bât blesse.