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Préférée à Google : la start-up lyonnaise Glowbl fait le buzz lors du concours mondial de l’innovation

Retenez-bien ce nom : Glowbl. Basé à Lyon, lancé par Mathieu Labey, « ce Google français », selon les propos d’Arnaud Montebourg a été préféré au géant américain pour organiser une vidéoconférence internationale à Paris. Elle ne compte pour l’heure que quatorze salariés et 100 000 utilisateurs, mais prévoit de lever 4 millions d’euros, n’excluant pas à terme une introduction en Bourse.

 François Hollande a lancé le 2 décembre, lors d’un grand show au Centquatre, à Paris, un concours mondial d’innovation, en présence notamment d’Arnaud Montebourg et de Fleur Pellerin, ministre des PME et de l’Innovation. Une manifestation qui, il faut bien le reconnaître, a rencontré peu d’échos médiatiques.

L’objectif de ce show était d’attirer les meilleurs talents mondiaux et de susciter la création d’entreprises innovantes dans sept grands domaines, identifiés comme stratégiques, notamment le stockage de l’énergie, le recyclage, la valorisation des richesses marines, la médecine individualisée, la «silver économie» ou encore la valorisation des données informatiques massives (le Big Data)…

Un concours ouvert à tous, PME, grands groupes, chercheurs, qu’ils soient français ou étrangers auquel l’Etat a décidé d’affecter 300 millions d’euros.

Un système de vidéoconférence « Made in France »

S’il a fait peu de bruit, ce Concours mondial d’innovation a en revanche représenté une occasion en or de se mettre en lumière pour une start-up lyonnaise : Glowbl, qui a développé un système de vidéoconférence « Made in France ».

Et ce, grâce au choix effectué par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif qui a préféré cette start-up de quatorze salariés… au géant mondial Google.

« Glowbl invente l’internet de demain. Il y a eu l’internet des données, du contenu et des objets. Voici celui des humains qui peuvent interagir ensemble, discuter, confronter leurs points de vue ou jouer« , a lancé le ministre du Redressement productif.

« C’est Glowbl qui l’a inventé, le nouveau Google français… »

Le chantre de la production tricolore est même allé plus loin : « C’est Glowbl qui l’a inventé, le nouveau Google français« . Des propos qui n’ont pas échappé aux réseaux sociaux qui ont aussitôt fait le buzz, mettant en pleine lumière Mathieu Labey, le créateur de cette start-up, désormais très sollicitée par les médias.

Que s’est-il passé réellement : en fait, Glowbl a été tout bonnement préférée à Google comme prestataire de ce Concours mondial de l’innovation.

Mathieu Labey, 34 ans, patron de Glowbl raconte : « Cela ne s’est pas fait sans mal. A force d’envoyer des mails au ministère, nous avons fait savoir que nous existions ! »

Une décision prise au dernier moment : Glowbl n’a eu qu’une semaine pour se préparer à la cérémonie de lancement de ce concours. Il s’agissait d’une vidéoconférence qui a permis à Arnaud Montebourg et Anne Lauvergeon, qui dirige la commission « Innovation 2030« , d’échanger en direct avec quatre invités situés au Brésil, à Chicago, Israël et Hawaï.

« Nous nous attendions à créer la polémique. Cela n’a pas été le cas. Les réactions ont été très positives. Pour nous c’est une belle histoire », reconnaît Mathieu Labey.

L’originalité de Glowbl, en l’espèce, face à la technologie « Google Hangouts » qui aurait dû initialement être utilisée : elle a permis au public de dialoguer en réseau et en direct à partir de « bulles visiophoniques » qui se connectent entre elles sur l’écran pour échanger avec les intervenants.

« Nous donnons la parole virtuellement aux gens, en nous appuyant sur les réseaux sociaux, ce qui permet de voir la photo du profil de la personne. Les intervenants peuvent voir la réaction du public », explique le patron de Glowbl (qui signifie littéralement : l’incandescence de la bulle).

« Le contenu peut être constitué de vidéos sur Youtube ou de documents« , résume le patron de Glowbl, dont le siège est basé dans le 6ème arrondissement de Lyon.

Glowbl veut lever 4 millions d’euros, voire plus

Rassemblant déjà plus de cent mille utilisateurs et comptant cinq mille « espaces », Glowbl a levé en septembre dernier 713 000 millions d’euros auprès de business angels. Les perspectives de développement de sa société amènent Matthieu Labey a voir plus grand : « Nous prévoyons de lever assez rapidement 4 millions d’euros, voire plus », assure le créateur de Glowbl. Il n’exclut pas à terme une introduction en Bourse.

Il s’interroge : « La question est de savoir si en France, on peut créer des sociétés comme Twitter qui explosent en Bourse, même si elles sont encore déficitaires ! »

Même si Glowbl est d’ores et déjà dotée d’une belle aura médiatique, les investisseurs regarderont de près son modèle économique. « Nous gagnons de l’argent sur la collaboration simultanée sur le site : il s’agit d’un abonnement qui se paie à l’usage », explique Mathieu Labey. « Nous sommes déjà rentables », assure-t-il, même s’il se refuse pour l’heure à donner des chiffres précis.

« Un champ des possibles énorme »

Sa grande fierté : les membres du site Yammer, un réseau social utilisé par les entreprises et notamment des grosses fortunes du Web aux Etats-Unis, a développé une application utilisant Glowbl.

En effet le concept du réseau permet aussi bien des retransmissions comme celles du concours mondial de l’innovation, que la création de communautés plus privées, pratique pour échanger au sein d’une entreprise, voire permettre à une star d’être interviewée à distance par ses fans.

« Notre technologie ouvre un champ des possibles énorme » s’enthousiasme Mathieu Labey.

A noter que Glowbl n’en est pas à son premier coup d’essai médiatique : l’ancien président américain Bill Clinton et Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, ont aussi eu recours à ses services…