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Rhône-Alpes : près de 50 000 salariés à temps complet parmi les « travailleurs pauvres »

La société est plus difficile pour les plus fragiles et la crise n’a rien arrangé. En témoigne l’augmentation des « travailleurs pauvres «  dans la région Rhône-Alpes qui représentent 6 % de la population active, soit 140 000 salariés. La région se situe légèrement en dessous la moyenne nationale : tel est le résultat d’une étude de l’Insee Rhône-Alpes qui a tenté de comprendre comment l’on devient « travailleur pauvre ». Le risque est accru lorsqu’on évolue dans une famille monoparentale, qu’on est travailleur indépendant ou à temps partiel. Une surprise, néanmoins : 50 000 d’entre eux sont pourtant des travailleurs à temps complet !

« Les working poors » ne concernent pas que les Etats-Unis. Ils existent aussi en France et dans la région Rhône-Alpes. Selon une étude de l’Insee, le nombre de travailleurs pauvres, c’est-à-dire bénéficiant de ressources qui les situent au dessous du seuil de pauvreté (*) s’établit dans la région à 140 000 personnes, soit 6 % de la population. Si on élargit cette nomenclature statistiques aux conjoints et aux enfants, les travailleurs pauvres représentent 330 000 personnes, soit 5 % de la population totale.

Avec 6 % de travailleurs pauvres au sein de la population active, Rhône-Alpes est un peu moins touchée qu’au plan national (7 %), située entre l’Alsace (5 %) et le Languedoc-Roussillon (11 %).

Près de 30 % des travailleurs pauvres sont salariés à temps partiel, 25 % sont indépendants et 10 % des aides familiaux ou des personnes alternant périodes d’activité et d’inactivité.

Les salariés à temps complet sont en apparence relativement protégés puisqu’ils ne sont que 4 % à être concernés par la pauvreté laborieuse. Mais si l’on regarde de plus près ces statistiques, on constate que ces travailleurs à temps complet restent, en terme d’effectifs la catégorie la plus importantes des travailleurs pauvres, puisqu’ils pèsent 35 % de l’ensemble soit près de 50 000 personnes !

L’Insee Rhône-Alpes a mis en évidence l’un des facteurs susceptible de faire basculer un salarié dans cette situation de travailleur pauvre : la situation familiale et plus précisément le fait de vivre dans une famille monoparentale. Les travailleurs qui vivent dans un tel type de famille sont deux fois plus touchés que les autres travailleurs. On le sait : les familles monoparentales ont plus de difficultés sur le marché du travail.

Le fait de vivre en couple est un élément qui tend à préserver de la pauvreté. Or, avec les divorces qui ont explosé ces dernières années, la tendance ne va pas obligatoirement dans le bon sens !

(*) Un ménage est pauvre au sens de la pauvreté monétaire, si son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil de pauvreté correspond à 60 % de la moyenne des niveaux de vie observés au niveau national. En 2006, il s’établit à 880 euros par « unité de consommation » (UC ) d’un ménage et par mois. Un adulte représente une UC et un enfant, une demie UC. (Source : la Lettre de l’Insee n° 143, mai 2011).

Illustration : Avec 6 % des travailleurs pauvres parmi la population active, Rhône-Alpes fait un peu mieux que la moyenne nationale, entre l’Alsace (5 %) et le Languedoc-Roussillon (11 %).