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Lyon, rive droite du Rhône : une rénovation écologique ambitieuse mais des enjeux de mobilité sous-estimés
La Métropole de Lyon s’engage dans un projet de réaménagement ambitieux de la rive droite du Rhône du tunnel de la Croix Rousse à Perrache. Néanmoins, le manque de considération pour les problématiques de mobilité pourrait entraver le bon développement de ce projet d’envergure.

L’écologie urbaine est au cœur du projet de rénovation de la rive droite du Rhône, porté par la Métropole de Lyon (EELV). Cependant, une opposition s’élève, notamment de la part de Yann Cucherat, président du groupe « Pour Lyon » et Louis PELAEZ, président du groupe « Inventer la Métropole de Demain », qui dénoncent un manque de considération pour les problématiques de mobilité.

Le projet, estimé à 90 millions d’euros, vise à redynamiser 2,5 km du quai entre le tunnel de la Croix-Rousse et Perrache. Au programme : la valorisation du patrimoine UNESCO, l’augmentation de l’espace végétal, le développement de nouveaux usages, et surtout, la réduction de l’usage de l’automobile.

Le maître d’œuvre de ce projet ambitieux a été confié à l’agence de paysage BASE, un groupement reconnu pour sa maîtrise dans le domaine de l’urbanisme et du paysage. Fondée en 2000, BASE regroupe une équipe pluridisciplinaire de plus de 80 professionnels, dont des paysagistes, urbanistes, designers, architectes et ingénieurs, répartis entre ses agences de Paris, Lyon et Bordeaux.

La Métropole de Lyon indique une « redistribution plus équitable » de l’espace public entre les différents modes de déplacement. Les piétons bénéficieront de 75% d’espace supplémentaire. Une voie réservée aux bus sera créée -dans les 2 sens- au sud du secteur Bellecour et au nord du secteur Cordeliers, en lien avec une nouvelle ligne de bus ayant pour objectif d’améliorer la desserte de la rive droite du Rhône, du secteur Part-Dieu et de Villeurbanne.

Pour les cyclistes, la métropole prévoit une traversée ombragée continue grâce à la voie lyonnaise n°6. Enfin, le quai sera redessiné pour les automobilistes avec une vitesse limitée à 30 km/h et la suppression du stationnement côté fleuve et sur le terre-plein central.

Un projet controversé

« Mais une fois de plus, la NUPES refuse de réfléchir aux conséquences de sa politique. Où sont les études d’impact sur les flux de mobilités ? Où sont les analyses en matière de retombées économiques pour les commerçants ? » s’insurge le collectif de Yann Cucherat.  Ces derniers soulèvent en effet des questions légitimes. Le projet prévoit certes une augmentation significative des surfaces dédiées aux piétons (+75%) et la mise en place de voies propres pour les transports en commun. Toutefois, la suppression de places de parking et la réduction du nombre de voies de circulation automobile font craindre une congestion du trafic dans une ville déjà saturée.

Cucherat et Pelaez et leurs élus font également remarquer l’absence d’études d’impact sur les flux de mobilité et les retombées économiques pour les commerçants. Ces analyses, essentielles à l’évaluation de la viabilité du projet, manquent à l’appel, ce qui alimente les inquiétudes.

Pour le collectif d’opposition, la suppression des trémies et le retrait des places de parking sont loin de constituer une politique de mobilité cohérente. Pire encore, l’idée d’une ligne de tramway sur la rive droite a été abandonnée, soulignant selon eux : « le désintérêt pour un renforcement des transports décarbonés ».

Ces derniers concluent : « Nous appelons donc la majorité NUPES à amender son projet en ouvrant le débat sur plusieurs points afin de favoriser l’évaporation du trafic sur la Rive-Droite, conserver la liberté de déplacements de nos concitoyens et participer à la décarbonation de nos mobilités ».