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Saint Exupéry : la barre des 8 millions de passagers enfin franchie grâce au trafic low cost

Philippe Grillot, le président de la CCI, actionnaire majoritaire (pour l’heure) de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry se plaît à le répéter, même si ça fait mal : l’aéroport rhônalpin n’arrive qu’au 47ème rang européen, alors que Rhône-Alpes est la 8ème région de l’Union.

L’aéroport aurait donc du potentiel. Il le prouve progressant en 2011 de 5,7 % et en franchissant pour la première fois de son histoire la barre des huit millions de passagers transportés derrière Nice/Côte d’Azur (+ 8,5 %), mais devant Marseille (- 2,1 %) : 8 437 141, très précisément au 31 décembre. Un chiffre qui aurait atteint les 8,5 millions, sans la grève des agents de sûreté qui, à une période de fort trafic a amené en décembre une baisse de 2,6 % du trafic.

Pourtant cette croissance ne milite pas pour un développement des liaisons intercontinentales qui donneraient à Lyon -Saint Exupéry un véritable label international à l’instar de son voisin et concurrent, l’aéroport de Genève.

Cette croissance du trafic est pour une forte part due au trafic low cost, désormais doté d’un terminal 3 refait à neuf. Les lignes à bas coût (essentiellement Easy Jet) ont connu une progression de 20 % avec 1 763 262 passagers, alors que le trafic régulier affiche une hausse de 6,3 % avec 5 023 939 passagers.

Ce rythme de croissance du trafic low cost devrait perdurer en 2012, Saint Exupéry se dirigeant, vers une part de 40 % de son trafic global, dévolue au bas coût, à l’instar de la plupart des autres aéroports européens.

Or, même si un nombre grandissant de cadres et de chefs d’entreprise émanant essentiellement des PME utilisent les lignes low cost (près de 21 % des sièges), le trafic à bas coût est essentiellement un trafic d’agrément. Ce qui signifie que Saint-Exupéry est de moins en moins un aéroport d’affaires en proportion du nombre global de passagers transportés.

Cette présence croissante des avions oranges d’Easy Jet et de quelques autres explique un paradoxe : l’année dernière, c’est le trafic domestique (national) qui, connaissant une croissance de 10,3 % a pour la première fois dépassé celui de l’international (+ 4,5 %). Il est vrai que la forte chute du trafic charter (- 16,7 %) due aux révolutions arabes a rajouté à la chute des vols hors de l’Hexagone.

Ainsi, alors que la Tunisie plonge de 32,5 %, le trafic avec l’Algérie poursuit sa progression (+ 13,6 %) et se stabilise avec le Maroc (+ 0,9 %).

Il y a désormais presque autant de passagers entre Lyon et Bordeaux (455 629 pasagers, + 8%), qu’en direction de l’Espagne (487 687 passagers, + 7,2 %) ou du Royaume-Uni (587 695). Le trafic en direction de Brest (153 264 passagers, + 54 %) ou Nice (232 345 passagers, + 54 % aussi) a également bondi.

Il reste que l’international reste prépondérant avec 61 % du trafic total contre 37,5 % pour le domestique.

Comment se présente 2012 ? L’aéroport qui annonce l’ouverture de nouvelles lignes dans son programme d’hiver devrait continuer à surfer sur la progression du trafic aérien, pour l’instant insensible à la crise, ce qui pourrait l’amener à se rapprocher cette fois des 9 millions de passagers à la fin de cette année.

En cette saison hivernale, l’aérogare verra en effet l’ouverture de six nouvelles lignes dont quatre régulières : vers Agadir, au Maroc, avec Jet4you une fois par semaine, vers Le Havre avec Chalair, quinze fois chaque semaine, vers Malaga, en Espagne avec Vueling pour un vol hebdomadaire et vers Marrakech, au Maroc avec Jet4you, deux fois par semaine.

Deux nouvelles lignes charters feront également leur apparition. Elles joindront Arrecife, en Espagne, avec Fram et Chlef, en Algérie avec Air Méditerranée, une fois par semaine.

L’aéroport accueillera au total sept nouvelles compagnies dont deux régulières : Chalair Aviation et Vueling. L’offre en direction de l’Europe et du Moyen-Orient continue de croître, mais les vols intercontinentaux restent aux abonnés absents.

Photo (DR) : Grâce à Easy Jet, le trafic low cost a bondi l’année dernière de près de 20 %. Un rythme soutenu qui devait perdurer en 2012.