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Sophie Ferreira Le Morvan, nouvelle directrice RSE d’April : ” Une entreprise qui n’intègre pas la RSE dans sa stratégie est vouée à disparaître”

Depuis le 1er mars 2021, le groupe lyonnais d’assurances April a une nouvelle directrice RSE : Sophie Ferreira Le Morvan, nommée dans le même temps déléguée générale de la Fondation April. Secrétaire général du Samu social de Paris qui gère 48 000 nuitées par jour (!) avant de faire le saut dans le privé, la nouvelle directrice RSE a auparavant fait toute sa carrière dans le secteur public (Monuments nationaux, Museum national d’histoire naturelle, etc.). Doublement diplômée de l’EDHEC Business School et d’un master en Histoire de l’art à Paris Panthéon-Sorbonne, Sophie Ferreira Le Morvan est une spécialiste des conduites de changement. Elle explique quels leviers elle entend actionner à ce nouveau poste.

Vous avez effectué toute votre carrière dans le secteur public, pourquoi avoir accepté un poste de directrice RSE dans le privé ?

Sophie Ferreira Le Morvan-Depuis sa création par Bruno Rousset, April a toujours eu un engagement social très fort. C’est une démarche ancienne qui s’inscrivait dans l’ADN d’April et que j’ai ressentie dès mon arrivée.

Lorsque April a été racheté par le fonds CVC Capital Partner, ce dernier a d’emblée marqué sa volonté de s’inscrire dans cette filiation, affichant sa volonté de faire de la RSE un des axes stratégiques de l’entreprise.

Surprenant, non, émanant d’un acteur majeur de la finance que l’on imagine éloigné de ces préoccupations ?

En fait, on a une image sans doute faussée d’un fonds comme CVC. C’est un Fonds qui au cours de son Histoire a toujours eu une véritable action philantropique et qui a à cœur de mettre la RSE au cœur du business.

Quel est votre job en tant que directrice RSE d’April ?

Mon rôle est d’expertiser l’ensemble des axes stratégiques de l’entreprise, de les accompagner, de les transformer pour qu’ils prennent en compte l’impact sociétal et environnemental.

April figure parmi les entreprises qui ont compris que la RSE pouvait être un profond facteur de transformation.

Il faut bien comprendre que dans la situation actuelle, si les entreprises n’intègrent pas la RSE au cœur de leur stratégie, je ne suis pas certaine qu’elles aient un avenir.

Vous pensez donc que la RSE peut constituer un levier pour faire évoluer le capitalisme, notamment en matière environnementale ?

Oui, je le pense. Dans le contexte environnemental, climatique actuel, on ne peut plus se contenter d’une position de scepticisme, de faire comme si on ne savait pas.

Le contexte actuel est difficile, inquiétant : on doit s’en saisir à bras le corps.

Quel est l’articulation entre la direction RSE et les salariés d’April ?

Nous sommes 2 300 au sein de l’entreprise, la démarche veut que chaque collaborateur puisse porter la RSE. Mais au-delà même puisque la RSE doit prendre en compte aussi dans sa démarche, non seulement les salariés, mais aussi les fournisseurs, les syndicats. Pour cela la communication en interne est primordiale.

Vous êtes à la fois directrice RSE et secrétaire générale de la Fondation April, un atout pour vous, ces deux casquettes ?

Avoir ces deux casquettes était d’emblée dès le départ un atout fondamental pour moi.

Les deux sont en effet complémentaires.

La RSE œuvre sur l’impact et la prise de conscience des activités de l’entreprise dans le domaine économique, social et environnemental.

Situé au cœur des activités de l’entreprise, la RSE est là pour identifier les externalités positives et limiter les externalités négatives. Là on est au cœur du business.

La Fondation qui a été créée en 2008 a, elle, pour vocation l’intérêt général. Elle ne porte pas sur le business, elle doit rechercher les besoins de demain.

Elle va ainsi pouvoir soutenir des acteurs, à l’instar par exemple du Centre Léon Bérard à Lyon.

Elle va faire l’objet de publications. Elle est comme un incubateur qui va aider les projets à émerger et venir les accompagner ensuite.

De quels moyens la Fondation bénéficie-t-elle ?

Nous bénéficions de 500 000 euros par ans sur cinq ans, ce qui représente donc 2,5 millions d’euros. Nous avons les moyens de nos ambitions.