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Alors que l’hiver touche à sa fin, les professionnels de l’énergie observent avec attention les signaux envoyés par les marchés du gaz. En Auvergne-Rhône-Alpes comme ailleurs, les tensions sur les niveaux de stockage et les nouvelles mesures réglementaires liées au biogaz viennent redistribuer les cartes. Alliance des Énergies, acteur reconnu du courtage énergétique pour les entreprises, alerte sur une probable remontée des prix dans les mois à venir, avec des répercussions à prévoir sur les budgets des acteurs économiques régionaux.

Un cycle saisonnier amplifié par la géopolitique

Chaque année, les marchés du gaz connaissent un cycle relativement prévisible. À la fin de l’hiver, les niveaux de stockage sont naturellement plus bas, ce qui entraîne souvent une détente des prix à court terme. Mais dès mars, les opérateurs relancent les campagnes de remplissage en vue de l’hiver suivant. Cette reprise progressive de la demande pousse les prix à la hausse jusqu’à l’été. Pour 2025, cette dynamique s’annonce plus prononcée que d’ordinaire, du fait d’un hiver plus rigoureux que prévu dans certaines zones européennes et d’une incertitude persistante sur les flux d’approvisionnement internationaux.

Selon les dernières observations relayées par Alliance des Énergies, les prix du gaz évoluent actuellement dans une fourchette comprise entre 25 et 35 €/MWh. C’est un niveau nettement inférieur aux pics enregistrés pendant la crise énergétique de 2022, mais encore très éloigné des valeurs historiquement basses de 2020, où l’on frôlait les 15 €/MWh en pleine pandémie. Cette configuration incite les experts à recommander une vigilance accrue, surtout pour les entreprises fortement exposées à la volatilité des marchés de l’énergie.

Une nouvelle donne réglementaire autour du biogaz

Au-delà des phénomènes purement conjoncturels, un changement structurel va progressivement modifier le paysage énergétique national et régional : l’introduction d’un mécanisme de financement obligatoire pour les projets de biogaz. À compter de 2026, chaque fournisseur d’énergie devra contribuer financièrement à ces projets, proportionnellement au volume de ses clients tertiaires.

Ce dispositif, destiné à favoriser la transition énergétique et à soutenir la filière du gaz renouvelable, se traduira mécaniquement par une hausse des prix facturés aux consommateurs. Les projections sont déjà connues : +0,41 €/MWh en 2026, +1,82 €/MWh en 2027 et +4,15 €/MWh en 2028. Pour de nombreuses entreprises, cela représente une charge croissante à intégrer dès maintenant dans leur stratégie d’achat énergétique.

Cette évolution concerne directement les acteurs économiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, région où de nombreuses industries, collectivités et établissements de santé sont encore partiellement dépendants du gaz pour leurs besoins de chauffage ou de production. Les clients tertiaires, souvent considérés comme plus flexibles, sont également concernés, notamment les gestionnaires de bâtiments, les groupes hôteliers, les centres commerciaux et les établissements d’enseignement supérieur.

Anticiper pour sécuriser son budget énergie

Dans ce contexte, Alliance des Énergies recommande à ses clients de ne pas attendre la fin de l’année pour se positionner sur les contrats 2026–2028. L’entreprise, qui compte parmi ses clients de nombreux professionnels en Auvergne-Rhône-Alpes, observe déjà une augmentation des demandes d’analyse et de couverture tarifaire sur les prochaines années. L’objectif : verrouiller dès aujourd’hui un prix compétitif, avant que la dynamique réglementaire et les ajustements de marché ne rendent l’exercice plus coûteux.

Pour Didier Maingault, directeur général délégué d’Alliance des Énergies, il est essentiel que les entreprises changent de posture : « Le temps où l’on pouvait attendre la dernière minute pour signer un contrat est révolu. Entre la volatilité du gaz, l’impact indirect sur l’électricité, et les nouvelles taxes liées à la transition énergétique, il devient indispensable d’avoir une stratégie sur plusieurs années. »

Ce besoin d’anticipation est particulièrement marqué chez les PME industrielles, qui n’ont pas toujours les ressources internes pour suivre les marchés de l’énergie au quotidien. D’où l’importance des courtiers et des conseillers spécialisés, capables de décrypter les évolutions réglementaires et d’identifier les fenêtres d’opportunité les plus favorables.

Des effets en cascade sur l’électricité et la compétitivité

La hausse attendue des coûts liés au gaz ne concerne pas uniquement les entreprises directement consommatrices. Elle aura aussi un effet indirect sur le prix de l’électricité, du fait du mode de fonctionnement du marché européen. En période de forte demande, les centrales thermiques à gaz sont sollicitées pour équilibrer le réseau, ce qui fixe un prix marginal souvent plus élevé que la moyenne des autres moyens de production.

Cette interdépendance entre gaz et électricité complexifie la lecture des tendances, mais elle renforce surtout la nécessité d’une vision globale des achats d’énergie. Pour les entreprises d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui évoluent dans un tissu économique fortement exportateur, une mauvaise anticipation des prix peut rapidement se traduire par une perte de compétitivité sur les marchés internationaux.

Les secteurs les plus exposés sont bien identifiés : agroalimentaire, plasturgie, métallurgie, chimie, logistique… Autant de filières présentes en force dans la région, et pour lesquelles le coût de l’énergie représente une part significative des charges d’exploitation. Certaines entreprises ont d’ailleurs déjà enclenché des investissements dans des solutions alternatives : chaleur fatale, biomasse, solaire thermique ou encore systèmes de pilotage de la demande.

Vers une contractualisation plus fine et plus décarbonée

Les contrats d’énergie évoluent eux aussi. L’époque des offres à prix fixe standardisées cède la place à des contrats sur-mesure, indexés sur des prix spot ou intégrant des clauses de couverture dynamique. Alliance des Énergies accompagne cette mutation en développant des outils d’analyse spécifiques, en lien avec la consommation réelle des clients, leur profil de risque et leur exposition aux obligations réglementaires.

En parallèle, la demande pour une énergie plus verte progresse, y compris chez les professionnels. Le recours au biométhane, aux garanties d’origine ou aux offres 100 % renouvelables devient un critère de choix pour de plus en plus d’acteurs économiques, notamment dans les appels d’offres publics ou les démarches RSE. Mais là encore, cette transition implique une compréhension fine des marchés et des mécanismes de financement qui se mettent en place.

L’arrivée du mécanisme de soutien au biogaz constitue une étape charnière : il introduit une obligation de résultat pour les fournisseurs, tout en redistribuant le coût de la transition sur l’ensemble des clients. Pour les professionnels, cela signifie qu’une passivité sur le sujet énergétique pourrait se traduire par une perte de contrôle budgétaire progressive.

Un enjeu stratégique pour le territoire régional

En Auvergne-Rhône-Alpes, région industrielle et pionnière sur la transition énergétique, ces évolutions résonnent fortement. Plusieurs projets structurants autour du biogaz, de l’hydrogène ou du stockage sont en cours, portés par des collectivités, des syndicats d’énergie et des entreprises innovantes. L’interconnexion entre production locale, consommation maîtrisée et résilience des prix devient un enjeu stratégique.

Les entreprises qui s’outillent dès aujourd’hui pour mieux comprendre et piloter leur consommation énergétique disposeront d’un avantage compétitif durable. À l’inverse, celles qui sous-estiment l’impact de la régulation ou des marchés risquent de subir les hausses à venir sans marge de manœuvre.