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2024, année de la disparition du télétravail ?

Boosté par le Covid-19 lors de la pandémie, le télétravail n’a plus du tout le vent en poupe, c’est le moins que l’on puisse dire. A telle enseigne que certains prédisent sa disparition à plus ou moins brève échéance. Qu’est-il arrivé, alors qu’il semblait promis à un bel avenir ?

Premier problème mis en avant : la productivité des télétravailleurs a été remise en cause dans plusieurs études.

Si toutes ne mènent pas aux mêmes conclusions, on peut retenir l’étude du célébrissime MIT (Massachusetts Institute of Technology) qui a mis en évidence une réduction de 18 % de la productivité des salariés nouvellement embauchés travaillant à temps plein et à distance. De quoi refroidir bien des employeurs.

Une autre étude de l’université de Stanford table quant à elle sur 10 à 20 % de productivité en moins avec le télétravail.

Elle met notamment en avant des difficultés de communication et de coordination, ainsi qu’une dégradation des réseaux de communication pour expliquer ce phénomène.

Le cas Publicis

L’enquête « 2023 CEO Outlook » du cabinet d’audit KPMG confirme la défiance grandissante des chefs d’entreprises vis-à-vis du télétravail.

Dans cette étude, les 1 300 Pdg interrogés sont aux deux tiers convaincus d’un retour au bureau cinq jours par semaine, c’est dire en fait un abandon du télétravail, d’ici trois ans !
Le cas de Publicis semble traduire la tendance lourde allant contre le télétravail.

Récemment l’agence de publicité qui était très généreuse en la matière l’a limité à deux  jours par semaine depuis le 1er janvier 2024, et encore… (*).

D’autres études soulignent en revanche que un  à deux jours de télétravail seulement auraient un impact positif sur la productivité, celle-ci ne chuterait qu’au-delà de ces durées.

Le balancier va s’équilibrer

En fait, le balancier concernant le télétravail est reparti dans l’autre sens, mais peut-être désormais un peu loin, avant peut-être de se stabiliser. Balle au centre ?

C’est ce que pense Christophe Chamy, directeur général de Mitel France, une société spécialisée dans la communication d’entreprise : « chez Mitel, nous sommes convaincus qu’en 2024 le travail hybride demeurera une réalité dans le paysage professionnel. L’existence du télétravail précède le contexte de ces trois dernières années et continuera à modeler nos façons de travailler non seulement dans cette nouvelle année, mais aussi dans les années à venir. »

Et d’ajouter : «  Cependant, chaque entreprise achève son cycle d’exploration quant à l’équilibre à trouver en matière d’organisation du travail sur le long terme. »

Pour lui, en effet, « chaque entreprise doit trouver son équilibre optimal. »

En tout cas, le balancier finira bien par s’équilibrer, mais c’est une certitude : le télétravail à haute dose, c’est terminé…

(*) Alors que les salariés du groupe Publicis étaient autorisés depuis 2022 à travailler à raison de six semaines par an depuis n’importe quel pays où le groupe est présent, ils doivent depuis le 1er janvier 2024 passer au moins trois jours au bureau, dont le lundi, et ne pourront plus travailler deux jours consécutifs depuis chez eux…

Illustration : dessin de Biassu du 16 mars 2020…