Thorizon renforce son ancrage en Auvergne-Rhône-Alpes avec l’INSA Lyon et CURIUM

La société franco-néerlandaise Thorizon, spécialisée dans les réacteurs nucléaires de nouvelle génération, annonce un partenariat stratégique avec l’INSA Lyon et CURIUM pour faire progresser le développement de son réacteur à sels fondus, le Thorizon One. Cette collaboration confirme l’ambition de Thorizon de consolider sa présence en région Auvergne-Rhône-Alpes, territoire historiquement engagé dans les filières nucléaires et scientifiques.
Un partenariat structurant autour de la corrosion des matériaux
Ce partenariat se concentre sur la réalisation de tests de corrosion, une étape cruciale dans la mise au point du Thorizon One. Ces tests doivent permettre de comprendre les interactions entre les métaux et les sels fondus utilisés dans le réacteur, garantissant ainsi leur fiabilité à long terme. Le laboratoire MatéIS, unité de recherche rattachée à l’INSA Lyon, au CNRS et à l’Université Lyon 1, apportera son expertise reconnue en science des matériaux et en corrosion.
CURIUM, quant à elle, mobilisera ses installations expérimentales autorisées pour travailler sur des matériaux chimiques et radioactifs. L’entreprise, dotée d’un laboratoire certifié par l’Autorité de Sûreté Nucléaire, dispose de capacités d’analyse uniques pour tester les performances des matériaux dans des conditions proches de l’usage réel.
Un levier pour la R&D nucléaire régionale
Le partenariat permet à Thorizon d’accéder à des infrastructures de recherche avancées implantées dans la région. Il marque également une nouvelle étape dans le développement industriel du Thorizon One, avec une montée en puissance des essais, du simple échantillon aux sous-systèmes complets. Cette collaboration renforce la stratégie régionale de soutien à la filière nucléaire, notamment autour des matériaux de demain.
Thorizon, déjà présente à Lyon avec une équipe pluridisciplinaire de 25 collaborateurs, entend poursuivre son développement sur le territoire. Lauréate du plan France 2030 pour les réacteurs innovants, l’entreprise bénéficie aussi du soutien de l’Alliance industrielle européenne pour les petits réacteurs modulaires (SMR).
Conjuguer recherche fondamentale et innovation industrielle
Pour les partenaires, cette coopération incarne un équilibre entre excellence scientifique et valorisation industrielle. Stéphane Poncet, directeur général de CURIUM, souligne que cette initiative « renforce la position de Lyon comme centre d’excellence dans les technologies durables ». Bernard Normand, directeur du laboratoire MatéIS, voit dans ce projet « une occasion de faire progresser à la fois la recherche appliquée et la décarbonation énergétique ».
Le laboratoire commun OxyMore, soutenu par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et réunissant MatéIS et CURIUM, apporte par ailleurs un socle solide à cette collaboration. Ensemble, les partenaires développent des solutions avancées de traitement de surface et de protection contre la corrosion, capitales pour la sûreté des installations nucléaires de nouvelle génération.
Une vision européenne pour l’énergie du futur
Née d’une spin-off de l’institut néerlandais NRG, Thorizon affiche des ambitions européennes avec une solution technologique modulaire et bas carbone. Son réacteur à sels fondus, capable d’utiliser du combustible usé, vise une construction rapide et une exploitation plus durable de l’énergie nucléaire. L’entreprise s’entoure pour cela de partenaires industriels tels qu’Orano, EDF ou Tractebel.
Avec ce partenariat local, Thorizon inscrit son développement dans l’écosystème régional d’innovation et de transition énergétique, en misant sur l’expertise lyonnaise et la structuration de la filière nucléaire en Auvergne-Rhône-Alpes.