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Tourisme : une saison d’hiver 2010/2011 qui aurait pu être bien pire

On ne peut pas toujours surfer sur les sommets ! Après deux bonnes saisons marquées par un bon enneigement, la saison d’hiver 2010/2011 a marqué le pas en Rhône-Alpes. Selon une enquête menée par Ipsos, seuls 28 % des professionnels estiment qu’elle a été meilleure que la saison précédente (31 % évoquent une stagnation et 36 %, une baisse). La raison en incombe au manque de neige dont ont le plus souffert les stations de moyennes montagnes qui commencent à réagir en proposant en plus grand nombre d’autres activités que le ski, tandis que la clientèle étrangère était de retour. Lyon, en revanche, a réalisé une très belle saison hivernale.

Avec un chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros et 60 000 emplois directs, le tourisme d’hiver pèse lourd en Rhône-Alpes : 60 % des nuitées et 70 % de l’ensemble de l’économie régionale touristique.

Les responsables du tourisme suivent donc à la loupe l’évolution de ce secteur crucial.

A l’heure où se termine la saison d’hiver, les statistiques viennent de tomber. La saison aurait pu être mauvaise, voire très mauvaise. Par rapport aux deux précédentes, elle se révèle simplement moyenne. Tel est le résultat de l’étude menée par Ipsos (*), à la demande de Rhône-Alpes Tourisme, le bras armé de la région pour le secteur.

L’avis des professionnels de la montagne, se partage de manière presque égale. Pour 28 % d’entre eux, la fréquentation a été en hausse par rapport à la saison d’hiver précédente, pour 31 %, en stagnation et pour 36 %, en baisse (5 % ne savent pas).

La raison de ce constat plutôt moyen : le manque d’enneigement (insuffisant pour 75 % des professionnels, alors que la satisfaction s’établissait à 83 % lors de la saison précédente !), mais aussi une saison raccourcie de dix jours du fait de vacances de Pâques tardives, le calendrier n’étant pas cette année favorable à la montagne.

Quand on observe plus finement ces chiffres, on constate que les stations d’altitude ont bien fonctionné, les stations de moyenne montagne ayant le plus souffert. Une situation évidente dans l’Ain et la Loire où la fréquentation a nettement chuté. Cela aurait pu être pire puisque ces dernières commencent à s’adapter au changement climatique en développant des activités autres que le ski (raquettes, marches sur des sentiers damés, spas, etc.)

« Les professionnels constatent une forte demande d’activités autre que le ski », a ainsi pu constater Ipsos à travers les témoignages recueillis. Certes, mais il ne faut pas oublier quand même que les ressources proviennent essentiellement des forfaits de remontées mécaniques. Même chez les skieurs patentés, le temps moyen passé sur des skis est passé en dix ans de six heures par jour à quatre heures…

Vu la situation de l’enneigement, le bilan aurait pu être nettement plus mitigé. Mais heureusement une nouvelle variable est intervenue sur cette saison : le retour de la clientèle étrangère qui a représenté 21 % de la fréquentation. Après deux années de baisse, les touristes britanniques ont été plus nombreux que lors des saisons précédentes : ils constituent toujours la nationalité étrangère la plus représentée, devant les Belges et les Néerlandais.

Côté clientèle française, les Franciliens et les Rhônalpins tiennent le haut du pavé, à égalité, bien devant les Nordistes et le habitants de PACA.

Si la Montagne grimace un peu, la ville sourit. Le tourisme urbain, en l’occurrence celui de Lyon, a connu une très belle saison d’hiver. Neuf professionnels sur dix font état d’une bonne fréquentation (contre 58 % seulement l’an dernier). Les Fêtes du 8 décembre, de nombreux salons (dont Pollutec et le Sirha), mais aussi la montée en puissance de la destination Lyon expliquent le phénomène corroboré par une forte hausse de la fréquentation hôtelière, notamment dans les quatre et cinq étoiles.

Reste à savoir si ces bons chiffre vont perdurer cet été. Pour l’heure, les prévisions ne sont guère enthousiasmantes : selon un récent sondage, seuls 66 % de Français annoncent à ce jour avoir l’intention de partir cet été (contre 72 % l’année dernière) : trois millions d’entre eux devraient ainsi renoncer aux vacances cette année. Et parmi ceux qui partent, le budget s’annonce en baisse, de même que la durée des séjours.

Des statistiques qui laissent de marbre les professionnels lyonnais qui, affichent, pour 85 % d’entre eux, un optimisme à tout crin, quant aux fréquentations à venir, les niveaux de réservations étant d’ores et déjà élevés. Alors…

(*) Sondage réalisé par Ipsos à la demande de Rhône-Alpes-Tourisme : 642 professionnels du tourisme issus de Savoie/Haute-Savoie, de l’Ain, de la Loire et du Rhône ont été interrogés à travers quatre vagues d’enquête (début et fin décembre 2010 et sur février et avril 2011). Une étude réalisée selon la méthode des quotas.