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Tribunal de Commerce de Lyon : les faillites en recul de…37 % , mais il existe un “risque d’un niveau de défaillances très élevé” en 2021

On peut y lire les heureuses conséquences du “quoi qu’il en coûte” d’Emmanuel Macron.

Sous perfusion de l’Etat et des banques dont les PGE sont garantis, l’année de la grande pandémie 2020 se termine avec un chiffre qui peut paraître de prime abord étonnant selon les chiffres donnés par le tribunal de commerce de Lyon : les procédures collectives, en l’occurrence les faillites menant ou non à une liquidation judiciaire ont été l’année dernière en recul de 37 % ! Voire même 50 % si l’on extrapole, en mettant de côté le premier trimestre 2020 qui avait été quasi-normal, avant que le premier confinement ne frappe à la porte le 17 mars, plongeant l’économie nationale dans des abimes jamais vus depuis la dernière guerre mondiale…

Au niveau national, ce recul des faillites est de 40 %.

Ces chiffres sont bien évidemment en trompe l’œil. Il faudra attendre encore quelques mois et l’asséchement des mesures pour lutter contre la crise économique pour tirer un véritable bilan.

Pourtant, pendant cette annus horribilis, la justice consulaire n’a pas été mise à l’arrêt, bien au contraire.

Le tribunal de commerce de Lyon a continué à tourner, en mettant en place, en quelques heures autour d’une organisation spécifique dès le 17 mars 2020 et” avec une mobilisation de tous les instants”, selon Thierry Gardon, président du tribunal de commerce.

« La multiplication des nouveaux textes, les aides et soutiens dont on ne mesure pas encore les conséquences, laissent planer des incertitudes qui ne permettent pas d’anticiper ce que seront les procédures collectives en 2021  », a ainsi expliqué le président du tribunal de commerce de Lyon, Thierry Gardon.

Le président du tribunal craint néanmoins le retour de boomerang des ce – 37 %. “On peut s’attendre à un niveau de défaillance très élevé, cumulant le nombre de défaillances naturelles avec le rattrapage de 2020 dû aux impacts de la pandémie” rajoute Thierry Gardon.

Sa plus forte inquiétude et celle des juges consulaires porte sur les PME et les micro-entreprises, qui présentent les plus grands risques de liquidation et dont “les défaillances sont bien moins médiatisées que celles des grandes entreprises ou des ETI”.

La construction et le commerce automobile en tête des faillites

Les secteurs les plus impactés l’année dernière par les procédures collectives (au nombre de 856 au total ) sont les commerces de réparation automobile et de motocycles) qui ont été 166 à faire faillite ; suivis de la construction (159) ; et enfin sur la troisième marche du podium, les activités spécialisées, scientifiques et techniques : 99.

“Ce sont les PME et les micro-entreprises qui nécessitent le plus d’attention et de disponibilité à notre niveau car elles sont souvent bien moins informées et accompagnées que les deux autres catégories, les grandes entreprises et les ETI. Leur dirigeant est en outre très souvent impacté personnellement par la défaillance”, détaille le président du tribunal.

Pour ce dernier, “le maître-mot reste l’anticipation, permettant d’éviter l’état de cessation de paiements et autorisant, selon les situations, soit l’ouverture d’une procédure de conciliation, soit l’ouverture d’une procédure de sauvegarde…” Bref, pour avoir une chance de sauver son entreprise, il faut que le chef d’entreprise sache anticiper.

Pour l’heure, Thierry Gardon se lance un satisfecit : “Oui, nos juges dans leur environnement ont contribué à assurer la paix sociale !”

Les chiffres

  • Les affaires nouvelles en baisse : -26 %, soit 1 531 en 2020, contre 2072 en 2019
  • Les ouvertures de conciliations en baisse : – 24 % : 83 contre 110
  • Les demandes de sauvegarde en hausse : 37 contre 27 en 2019
  • Les jugements ouvrant une procédure collective en baisse : – 37 %, 828 contre 1 315
  • Les jugements de redressement judiciaire en baisse : – 23 %, 131 contre 170
  • Les liquidations judiciaires en baisse : 96 contre 112
  • Mais les interdictions de gérer en forte hausse : + 74 %, 132, contre 76 en 2019