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Vaccins : le groupe allemand Boehringer investit 100 millions de plus sur son futur site lyonnais  pour participer à “la reconquête industrielle”

Lorsqu’on entend l’expression de “reconquête industrielle”, on peut être à peu certain qu’il y a un ou une ministre pas très loin…

C’était le cas le vendredi 8 octobre à Jonage dans la banlieue est de Lyon où la ministre de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher était venue humer l’air de cette reconquête industrielle sur le chantier du futur site de Boehringer-Ingelheim.

Le laboratoire allemand Boehringer a en effet profité de cette visite ministérielle, pour annoncer une rallonge de 100 millions d’euros d’investissements à son projet d’usine de bioproduction de vaccins à Lyon-Jonage. Un secteur « d’avenir », qui pourrait lui aussi faire partie des priorités du plan France 2030, annoncé mardi 12 octobre par Emmanuel Macron.

Cet investissement stratégique contribue à renforcer en France notre expertise mondiale sur les maladies infectieuses animales. Il participe ainsi à la préparation aux prochaines épizooties, qui est au cœur de notre vision pour la santé animale et qui protège aussi significativement la santé humaine », a ainsi lancé à la ministre, Erick Lelouche, président de Boehringer Ingelheim France.

Petit flash back : en juillet 2018, lors du Conseil Stratégique des Industries de Santé, Boehringer Ingelheim avait déjà annoncé un investissement initial de 200 millions d’euros pour implanter ce futur centre de production stratégique en santé publique vétérinaire.

Et voici donc que trois ans plus tard, le groupe germanique porte cet investissement à plus de 300 millions d’euros au cœur de l’écosystème lyonnais des vaccins et des sciences de la vie.

« Cet investissement permettra de renforcer les capacités françaises de bioproduction et de réponse aux maladies infectieuses en santé animale. Cela s’inscrit parfaitement dans les priorités du gouvernement en matière d’industrie de santé »  s’est aussitôt félicitée Agnès Pannier-Runacher.

Ainsi le futur site de Jonage, l’un des plus importants en matière de bioproduction en France, augmentera significativement les capacités de production de vaccins contre certaines maladies animales hautement contagieuses comme la fièvre aphteuse et la fièvre catarrhale ovine, ainsi que la capacité de stockage de banques d’antigènes.

L’investissement additionnel annoncé vise à adapter les futures lignes de production à d’autres maladies, notamment pour des vaccins porcins et aviaires. Il intègre aussi la construction d’un centre de ressources administratives et réglementaires.

“Anticiper de futures épidémies”

« Avec ce nouvel investissement significatif, nous pourrons anticiper encore plus efficacement les futures épidémies, en développant notamment des techniques combinant intelligence humaine et intelligence artificielle. Il sera possible d’analyser les évolutions des risques sanitaires en s’appuyant sur un réseau mondial de surveillance des maladies émergentes. Un savoir-faire dont la pandémie actuelle a souligné toute la dimension stratégique », a détaillé Erick Lelouche.

L’Europe prioritaire

Cette nouvelle usine complètera l’ambitieux dispositif de production européen de Boehringer Ingelheim, qui a fait le choix de produire sur le continent la majorité de ses traitements. La France représente ainsi le premier pays producteur des traitements vétérinaires du groupe, avec des vaccins exportés dans plus de cent pays.

Présent à la fois en R&D et au plan industriel, le groupe germanique l’assure : il “ entend faire de l’agglomération Lyonnaise le futur hub européen pour ses vaccins vétérinaires. Dans cette perspective, il est à l’initiative ou participe activement à divers partenariats scientifiques locaux tels que le Hub VPH (Veterinary Public Health, premier hub international en santé publique vétérinaire) ou l’Institut de Recherche Technologique Bioaster.

L’usine de Lyon-Jonage, dont l’achèvement des travaux et le début de production sont prévus début 2023, générera une centaine d’emplois hautement qualifiés

 

 

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