Vers une nouvelle réforme des retraites en 2013 ?
Lors des deux journées de concertation sociales des 9 et 10 Juillet 2012, regroupant tous les syndicats, le Chef de l’Etat et membres représentatifs du gouvernement, il a été décidé, entre autres, de programmer une nouvelle réforme des retraites. Connaissant les contraintes idéologiques liées à ce dossier épineux, que pourra-t-il en découler de positif pour sortir notre système d’un enlisement progressif ?
Vingt-deux années de plus de durée de vie depuis la guerre, n’ont jamais été prises en compte, sauf partiellement par les 2 réformes Fillon de 2003 et 2010. Au contraire, les modifications qui ont été apportées, l’on été dans l’autre sens.
De plus en plus de retraités et de moins en moins de cotisants (nous sommes passés de 6 pour 1 à 1,4 pour 1) et surtout avec de moins en moins d’heures travaillées : 50h après la guerre, 36,2 de moyenne aujourd’hui (heures payées). Et pour rattraper cette différence qui augmente inexorablement, les gouvernements successifs n’ont trouvé comme seul parade, que d’augmenter les charges salariales (X par 3) et entreprise (X par 2), diminuer le niveau des pensions, créer des charges sur celles-ci qui n’en avaient pas (Notamment la CSG-RDS, y compris sur les Assedics) et diminuer nombres de prestations.
Tout cela a eu des conséquences désastreuses pour l’emploi, la compétitivité des entreprises qui ont du fortement augmenter leur productivité, automatisation, créer de nouvelles organisations du travail au détriment de l’emploi.
Les marges ont été au fur et à mesure « rabotées ». Et les délocalisations sont arrivées pour trouver un souffle d’air hors nos frontières, survivre et résister à une nouvelle concurrence venue en premier des pays de l’Est, du Maghreb, puis des pays dit émergents.
Une seule mesure aurait pourtant pu, dès le départ, nous éviter toutes ces difficultés : chômage, déficits, dettes, fermetures d’entreprises; c’est de programmer la Durée de Travail proportionnelle à la durée de vie et surtout ne pas avoir la durée d’activité stoppée à 60 ans et celle du travail à 35 heures. Il faut savoir que la France qui a toujours voulu se démarquer, a été la seule au Monde et surtout d’Europe à avoir adopté ces deux mesures.
Les élections et la démagogie ont été beaucoup plus fortes que le bon sens et surtout ce qui est regrettable, a entraîné la chute irrémédiable et continue de notre « chère » France. En voulant faire plaisir et le bonheur des français, il a été mis en place des mesures qui ont au contraire, entraîné un appauvrissement de ceux que l’on voulait contenter.
Alors cette réforme des retraites prévue en 2013, de quoi pourrait-elle accoucher, si l’on ne s’attaque pas au fait du problème, sauf à se mettre à dos ses électeurs.
Cet écart entre durée de vie et durée d’activité, nous a entrainés depuis 1975 à cumuler un déficit colossal représentant actuellement 86% du PIB national (prévu 89,3% fin 2012, soit 3861€ par seconde).
Ce sera bientôt une année de richesse nationale à rattraper, soit 26 000 euros par habitant. Les seuls intérêts de la dette se montant à près de 50Mds par an, soit plus que l’impôt sur le revenu ou le budget global de l’éducation nationale. Et vis-à-vis de l’Europe, nous sommes complètement hors la loi puisque la dette maximale d’un pays prévue au traité de Maastricht, ne devait pas dépasser 60% du PIB, niveau atteint en 2003 et un déficit maximal de 3% du PIB. Nous avons même atteint 7,5% en 2009.
Au niveau classement international, nous sommes le 19ème pays le plus endetté ou 107ème sur 126. Il serait bon de rappeler une phrase de Céline : « On ne peut pas mourir de ses dettes, mais on peut mourir de ne plus pouvoir en faire »
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