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Assises du commerce annoncées à l’automne à Lyon. La municipalité réagit enfin à la perte de substance de la Presqu’île
Comme nous en faisions le constat la semaine dernière, prenant acte de la disparition de nombreux commerces indépendants et de la multiplication des fast-food (un KFC est annoncé en sus rue de la République), le maire de Lyon, Gregory Doucet, a annoncé en conseil municipal qu’il allait lancer à l’automne les assises du commerce et de l’artisanat. Bienvenu, mais n’est-il pas un peu tard ?

«  Comment lutter contre ce mouvement qui semble inexorable ? », interrogions-nous la semaine dernière dans Lyon-Entreprises face à ce qu’il faut bien appeler la perte de substance et une certaine forme de dégénérescence commerciale de la Presqu’île lyonnaise au profit du grand concurrent, le Centre commercial de la Part-Dieu.

Il existe des solutions, avions nous ajouté : « elles pourraient passer par une politique foncière volontariste ; mais aussi par la mise en œuvre d’un plan commercial ambitieux pour revitaliser la Presqu’île. Des propositions qu’on n’a guère entendues du côté de la mairie… »

Eh bien si ! Contre toute attente Gregory Doucet est intervenu jeudi, lors du dernier conseil municipal (en reprenant ensuite son intervention sur son compte X, pour lui donner plus d’impact), en annonçant à l’automne le lancement d’assises du commerce et de l’artisanat.

Il est vrai aussi que dans le même temps onze associations de commerçants et dix-sept commerces ont saisi le Conseil d’Etat. Pour contester la décision de piétonnisation de la Presqu’île lyonnaise.

Ils remettent en cause la légalité du projet « Presqu’île à vivre », le plan de piétonnisation avec la mise en place d’une Zone à trafic limité d’ici 2025, allant de la place Bellecour à la place des Terreaux, et la piétonnisation de 15 rues d’ici 2025.  Parmi les reproches : aucune étude d’impacts des conséquences de ces mesures n’aurait été effectuée.

Il est vrai aussi que les signaux d’alerte se faisaient ces dernières semaines de plus en plus puissant à l’instar de l’annonce de l’installation d’un fast food KFC, 12 rue de la République, en lieu et place du restaurant Exki (une chaîne belge de plats végétaux) comme s’il s’agissait d’un vulgaire centre commercial. Pas à même de redorer son blason !

Pour le maire de Lyon, il s’agit avec ces futures assises de de «trouver avec les élus, forces vivres et professionnels», des «solutions locales pour faire face aux plateformes numériques qui s’affranchissent des règles, ou aux chaînes de restauration rapide, trop peu préoccupées par les limites planétaires, la gastronomie et le bien-être animal.»

Bref, la municipalité assure vouloir « travailler avec les associations, les professionnels, les commerçants pour voir ce qui se fait ailleurs afin de garder une ville vivante et prospère».

Un langage nouveau, heureux à entendre, mais qui est loin de convaincre du côté de l’opposition qui, à cette annonce, a fait feu de tout bois.

Ainsi, Pierre Oliver, maire LR, du 2e arrondissement et élu d’opposition au conseil municipal, s’est interrogé : «  Qui a fermé 1 300 places de stationnement ? Qui bunkérise le centre-ville en fermant des rues ? »

Et de lancer à Grégory Doucet » Ces fermetures sont aussi liées à votre action !  »

Pas totalement faux…