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Budget en forte diminution : y aura-t-il encore une Biennale de la Danse sous sa forme actuelle en 2018 à Lyon ?

Moins de grandes compagnies venues du monde entier, cette année. La Biennale de la Danse 2016 est un peu plus recentrée sur l’Europe et plutôt sur des petits formats. Conséquence d’une diminution de son budget de près de 1,1 million d’euros. Au risque d’écorner sa forte aura internationale ?

En apparence, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes chorégraphiques possibles.

La Biennale de la danse 2016, du 14 au 30 septembre 2016 sera bien au rendez-vous des fortes attentes mises en elle tous les deux ans.

Quarante-trois compagnies invitées

Durant les dix-sept jours de festival, Dominique Hervieu, sa directrice, va pouvoir afficher pas moins de vingt-trois créations et premières françaises et un total de 165 représentations en salle, œuvre des 43 compagnies invitées.

Le défilé rassemblera, lui, comme chaque année 5 000 participants composés de douze groupes amateurs provenant de douze villes de la région.

Bref, en apparence, mais en apparence seulement, cette Biennale 2016 s’annonce en phase avec les précédentes.

Mais à y regarder de plus près, on constate que Dominique Hervieu a fait de petits miracles pour maintenir une manifestation dont Lyon n’aura une fois encore pas à rougir. Mais c’est au prix d’une démultiplication des co-productions avec d’autres structures pour se partager les frais (seize nouvelles villes accueillent la Biennale cette année), une diminution des grandes troupes internationales, même si cette fois encore, l’Amérique du Nord et le Japon seront présents : la France avec 25 compagnies et l’Europe seront prédominantes.

Enfin les petits formats seront plus nombreux qu’à l’accoutumée, ce qui ne retire par ailleurs rien à la qualité des spectacles présentés.

1,1 million d’euros de moins au compteur

Si la danseuse/chorégraphe Dominique Hervieu a dû jongler avec son budget avec Sylvie Burgat qui tient les cordons de la bourse, c’est que le budget de la Biennale a fondu cette année de 15 %. Idem pour le défilé.

La dernière Biennale, en 2014 affichait un budget de 7,86 millions d’euros, celle de cette année…6,72 millions ; soit 1,1 million d’euros de moins au compteur.

L’heure est aux économies du côté des collectivités : les subventions ont fondu de 233 000 euros.

Dominique Hervieu pensait se rattraper avec le mécénat d’entreprise, un peu délaissé auparavant. « Le problème est d’une part que toutes les structures culturelles se tournent désormais vers les entreprises, extrêmement sollicitées, mais aussi le fait qu’un certain nombre de ces mêmes entreprises préfèrent se tourner vers le social », explique Sylvie Burgat chargée de gérer les comptes des deux Biennales, Danse et Art contemporain.

Et cette dernière d’ajouter : « La culture ne semble plus faire partie de leurs priorités. Dans ce cadre, il faut dire merci aux entreprises qui font le choix de la culture ! » Le mécénat est donc lui aussi en baisse, à 1,3 millions d’euros/

A l’arrivée, donc le budget du dispositif purement artistique plonge de 533 000 euros, et ce, après de gros efforts pour diminuer les charges d’exploitation.

Si la Biennale 2016 conserve encore une fière allure, sera-ce encore le cas lors de la prochaine en 2018, alors que les subventions de la Métropole lyonnaise, l’un des principaux contributeurs financiers sont annoncées en baisse de 6 % en 2017 et de – 6 % encore en 2018 ?

Pas sûr qu’une Biennale sous sa forme actuelle se révèle encore possible d’ici deux ans.

« Réfléchir aux évolutions possibles »

« Les tutelles nous ont demandé de réfléchir aux évolutions possibles de la Biennale et d’interroger les modèles économiques », reconnaît Dominique Hervieu.

Alors, une Biennale à la taille réduite, mais maintenant l’essentiel ou un « événement fort » qui réintégrerait la programmation annuelle de la « Maison de la Danse », par exemple ? « Tout est sur la table, rien n’est exclu », admet Sylvie Burgat.

Les arbitrages seront rendus fin 2016. Une seule certitude, martelée par Dominique Hervieu : « dans tous les cas de figure, la priorité absolue sera le maintien de la qualité. »

Pas de doute, à cet égard, on peut lui faire confiance…