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Collomb/Kimelfeld : la drôle de guerre des Gaules

On avait appelé « drôle de guerre », la période qui avait précédé la Seconde Guerre mondiale entre la déclaration de guerre par le Royaume-Uni et la France à l’Allemagne nazi au cours de laquelle les hostilités se réduisaient à quelques rares escarmouches. C’est un peu ce qui se passe sur un front tout de même beaucoup plus pacifique, celui mettant en lice David Kimelfeld, le président de la métropole à Gérard Collomb, maire de Lyon qui s’opposent pour prendre d’assaut lors des prochaines élections la citadelle métropolitaine. On les avait quittés au début de l’été particulièrement en froid. On les a retrouvés en cette rentrée dans un climat d’apaisement apparent, ne négligeant même pas à se faire prendre en photo ensemble, tous sourires dehors. Ils se sont même rencontrés cet été et discutent depuis. Mais pour aboutir à quelle décision ? Leur objectif est de se mettre d’accord avant que la commission d’investiture ne statue. D’ici fin septembre. Ça va être coton…

Il est de tradition que les patrons de l’exécutif fassent à la rentrée le tour des grands travaux en cours.

Il était évident qu’à six mois des élections municipales de mars prochain, cette balade ne pouvait être éludée, l’un après l’autre, chacun des deux patrons des exécutifs de la capitale des Gaules étant accompagné d’une cohorte de journalistes pendant toute une matinée.

C’était le cas mardi dernier pour Gérard Collomb qui a ouvert le bal, rejoint sur un chantier de la rue des Cuirassiers à la Part-Dieu par David Kimelfeld.

Lors du tour de la Métropole engagé jeudi dernier en bus par David Kimelfeld, de la Cité de la Gastronomie à la Vallée de la Chimie, c’est cette fois Gérard Collomb qui a rejoint l’actuel patron de la Métropole sur l’étonnant site de l’ancienne usine Fagor Brandt destinée à accueillir bientôt la Biennale d’art contemporain.

Le dégel est patent

On n’en est pas encore aux embrassades, mais le dégel est patent.

Chacun des deux camps expliquant « qu’on se rencontre et que l’on discute régulièrement, loin des caméras ».

Pour aboutir à quelle solution ? Défaire le nœud lyonnais est complexe : David Kimelfeld entend bien conserver la présidence de la Métropole. Il a d’ailleurs déjà déposé sa candidature à la commission d’investiture de LREM.

Eviter une situation à la parisienne

De son côté, Gérard Collomb qui a démissionné avec fracas comme on le sait du ministère de l’Intérieur, voyant que la situation commençait à lui échapper, entend bien de son côté reprendre la présidence de la Métropole, là où se situe en fait le véritable pouvoir.

Une certitude pour l’heure, comme les a enjoint le président de la République début juillet en venant à Lyon pour annoncer la création de l’usine Safran à Feyzin, il faut qu’ils se mettent d’abord eux-mêmes d’accord.

Emmanuel Macron n’a pas envie de retrouver à Lyon, comme à Paris, une candidature dissidence de celle de LREM, en l’occurrence celle que devrait annoncer cette semaine Cédric Villani. Ça ferait mauvais effet…

La question qui taraude

Quelle solution alors pourraient-ils proposer ? Telle est la question qui taraude le monde politique et économique, sachant que des deux côtés on a bien conscience qu’une lutte fratricide au sein de La République en Marche ferait le jeu d’Etienne Blanc dont la candidature à droite monte progressivement en puissance et celui de l’autre candidat de droite, François-Noël Buffet.

Il y a donc là la volonté de trouver une solution en local plutôt que d’attendre un oukase de cette même République en Marche.

Gérard Collomb et David Kimelfeld se sont donné jusqu’à fin septembre pour dénouer à la lyonnaise, le nœud lyonnais.

Il y a urgence, la campagne électorale pour les élections municipales de mars prochain est officiellement ouverte depuis le 1er septembre…

A moins que la « drôle de guerre » actuelle ne soit qu’un simple affichage des deux côtés pour ne pas désespérer l’électorat, avant que ne débutent véritablement les hostilités…