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Comment la Métropole a su faire basculer l’image d’une Vallée de la chimie polluante à une Vallée de la chimie verte

Il n’y a pas si longtemps de cela la Vallée de la chimie avec ses cheminées fumantes et ses pollutions à répétition avait une très mauvaise image. A l’instar de la pollution à l’acroléine et ses centaines de tonnes de poissons le ventre à l’air dans les années 80, il n’était question que de démanteler cette Vallée maudite. Ce qu’envisagea d’ailleurs de faire au cours des années 90, un ancien maire de Lyon, Michel Noir.

Or si les usines de Saint-Fons, Feyzin ou Pierre-Bénite sont toujours là avec leurs grandes carcasses métalliques et leurs cheminées parfois fumantes, ce rejet de la chimie aux portes de Lyon n’a plus cours.

Il a fallu pour ce faire toute une évolution qu’a mené la métropole lyonnaise en partenariat avec le pôle de compétitivité chimie-environnement Axelera et notamment l’Institut Français du Pétrole devenu  IFP Energies Nouvelles pour mener à bien une évolution plus supportable pour la population, vers la chimie verte.

Appel des 30

L’annonce des projets lauréats de ce que la Métropole a appelé « l’Appel des 30 », un appel à projets destiné à accentuer ce processus de verdissement, au sein de la Vallée de la chimie, illustre parfaitement cette évolution de plus en plus sensible au fil des années.

Parmi les lauréats  désignés il y a quelques jours, on trouve ainsi la société Biogène qui veut mettre en place une plateforme de préparation de terreau industriel ; ou encore une autre plateforme (Valga) qui veut élaborer des sols à destination de la culture d’huiles essentielles.

Les entreprises de recyclage ont elles aussi été nombreuses à répondre à cet appel à projets, à l’instar de la clermontoise Carbios qui veut installer, elle, un démonstrateur de recyclage de plastiques « à l’aide de technologies innovantes ».

Usines de méthanisation

Trois usines de méthanisation produisant du gaz durable devraient aussi voir le jour avec Cogeteam et Saria (méthanisation industrielle) et Tanaga énergies (méthanisation par voie sèche).

De son côté la société WPD, elle aussi lauréate, veut développer des installations photovoltaïques sur toutes les emprises routières de la Vallée de la chimie, sous forme d’ombrières de parking ou de routes solaires.

Le projet le plus parlant est sans doute celui de la société Valorhiz qui pourrait même transformer le paysage de la Vallée de la chimie, à travers son projet GRAINE. Elle envisage de produire de la biomasse à forte valeur ajoutée sur les friches qui subsistent. Un projet innovant dans le domaine des « paysages productifs » en développant la bio-dynamisation des sols.

D’autres projets devraient aussi fortement faciliter l’insertion de la Vallée de la chimie au sein des communes qui la jouxte, à l’instar de Terres Fertiles choisie pour mettre en place « Clic and Garden », une plateforme de partage de jardins privatifs pour les salariés et habitants du couloir de la chimie. Bref, de quoi verdir un peu plus encore une Vallée au sein de laquelle le vocable chimie est de moins en moins un gros mot…