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Crise du logement à Lyon : cette loi qui se profile et qui pourrait mettre enfin un sérieux frein au développement de Airbnb

Même si cet été, contrairement à la tendance nationale en forte hausse dans l’Hexagone avec 750 000 annonces référencées en 2023 contre 600 000 en 2021, le nombre d’appartements à louer sur Airbnb chute à Lyon, le problème est bel et bien là.

Il y avait environ 5 500 appartements à louer en courte durée sur Airbnb il y a deux ans, Lyon n’en compterait désormais plus que 2 300 en 2023.

Sans doute un effet de la politique menée depuis 2017 par la Ville et la Métropole contre la mise en location débridée des logements sur Airbnb avec des critères stricts afin d’éviter que l’hypercentre se transforme en zone exclusive de tourisme , tout en luttant contre le sur-tourisme.

Un phénomène d’autant plus ennuyeux avec la crise du logement qui est actuellement devenue prégnante à Lyon comme dans toute la France, avec incomparablement moins de logements à louer sur le marché pour les étudiants, les jeunes couples, les nouveaux arrivants, etc. Or, le marché asséché par Airbnb, accentue le problème.

Une proposition de loi transpartisane

Jusqu’à présent le gouvernement qui voulait encourager le tourisme, une importante mamelle de l’économie française, mettait un solide pied sur le frein de la réglementation de ces locations saisonnières.

Or, vu le contexte actuel de crise générale du logement, il vient d’autoriser deux députés, Annaïg Le Meur (Renaissance) et Inaki Echaniz (PS), comme le rapporte « Le Monde » à déposer une proposition de lois transpartisane qui devrait assez fortement restreindre le phénomène Airbnb.

Il s’agit est-il expliqué en préambule, de « remédier aux déséquilibres du marché locatif en zone tendue » : le portrait craché de Lyon.

Et ce, en réorganisant la fiscalité des meublés avec en 1ère ligne de mire la niche fiscale qui permet aux propriétaires de logements de type Airbnb de bénéficier d’un abattement forfaitaire de…71 % sur les loyers perçus, contre 50 % pour les meublés classiques. et seulement 30 % pour les locations vides.

Une injustice fiscale réparée

Une vraie injustice fiscale, il faut bien le reconnaître…

Ces deux députés voudraient également en rajouter plusieurs autres couches, en obligeant d’abord les propriétaires à passer en assemblée générale de co-propriétaires pour obtenir l’autorisation de louer leur appartement en meublé touristique. Et ce, avec un vote…à la majorité des deux tiers !

Enfin, il s’agirait de soumettre les locations touristiques au même titre que les locations traditionnelles à l’établissement d’un Diagnostic de Performance Energétique (DPE).

En effet, ni vu ni connu, un certain nombre de propriétaires de ces meublés de tourisme transforment, lorsqu’ils en possède une, leur passoire thermique en meublé de tourisme : « un véritable appel d’air pour ceux qui ne veulent pas faire de travaux », selon le co-rapporteur, le député Echaniz. Ce qui, en sus, serait bon pour la planète.

Reste à savoir si le gouvernement décidé, certes, à laisser passer cet amendement, acceptera la totalité de ces propositions…