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Dans la discrétion, une forme de Small Business Act (privé) se met peu à peu en place.

On a beaucoup entendu parler pendant la dernière campagne des élections présidentielles d’un Small Business Act à la française.

 Le Small Business Act, aux Etats-unis, le pays des méga-entreprises, rassemble l’ensemble des mesures législatives  qui permettent aux PME de bénéficier d’un accès privilégié aux marchés publics, leurs permettant de faire bonne figure dans la compétition économique.

Depuis, on n’a plus guère entendu parler de ce Small Business Act, version frenchy.

En fait, avec une certaine discrétion il faut bien le dire, il a pris une forme privée, actuellement en train de se mettre en place.

Son nom : « Pacte PME ».

Il s’agit en fait d’une association qui a pour but de mobiliser les grands comptes pour favoriser le développement de PME ; et de ce fait, favoriser l’émergence des ETI (Entreprises de Taille intermédiaire).

Cinquante-huit grands comptes

Même si certains ministères sont partie prenantes, à l’instar de celui de l’Intérieur, l’Etat n’a plus grand chose à voir avec cette nouvelle histoire : cette association indépendante regroupe à ce jour quarante-trois organismes professionnels dont la CGPME et le Medef, les chambres consulaires et les pôles de compétitivité.

 Mais  surtout on y trouve cinquante-huit grandes entreprises, à l’instar de Sanofi, Alstom, EDF, la SNCF, Total, etc. Elle est actuellement présidée par Christophe de Maistre, le Pdg de Siemens France.

Parmi les projets que développe « Pacte PME », la création d’une plateforme favorisant l’achat aux PME.

 C’est dans une de ces directions qu’entend agir le Grand Lyon qui vient d’y adhérer.

 Une adhésion de poids si l’on sait que chaque année le Grand Lyon lance pour près de 750 millions d’euros d’appels d’offres.

D’après David Kimelfeld, n°2 du Grand Lyon, comme vice-président, actuellement, 60 % de cette somme, en valeur, va aux PME.

En adhérant à Pacte PME, le Grand Lyon entend aller encore plus loin « en utilisant toutes les ficelles possibles du code des marchés publics », assure David Kimelfeld.

 On sait en effet que les élus sont aussi corsetés par la loi et doivent être prudents pour ne pas être accusés de favoritisme.

Allotissements et innovation

Parmi les pistes lancées par David Kimelfeld pour développer le business des PME : « la mise en place d’un guichet PME permettant une mise en relation avec des prescripteurs pour présenter leur savoir faire » ; voire encore, « la mise en place d’outils et de procédures permettant de sourcer l’innovation. » En clair : il s’agit de s’appuyer sur les innovations des PME pour leur faciliter l’obtention de marchés.

 Pour le vice-président de l’instance communautaire, le Grand Lyon a déjà pas mal progressé sur ce terrain : « Nous faisons déjà la promotion de l’allotissement (*), nous communiquons auprès des prescripteurs du Grand Lyon sur les possibilités légales en matière d’achat durable, et nous présentons régulièrement la commande du Grand Lyon aux PME lors de conférences dédiées à l’achat public… »

 Est-ce suffisant ? Assurément non, même si la volonté apparaît désormais bien présente.

 Peut encore beaucoup mieux faire !

(*) Le découpage en différents lots des marchés publics les plus importants pour qu’ils puissent être accessibles aux PME.