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Entreprises : le Rhône en zone rouge, comment le Covid-19 s’invite dans cette rentrée

La Bourse a bien du mérite. Malgré le flot de nouvelles quelque peu angoissantes illustrant un rebond de la pandémie, le CAC 40 a gagné près de 5 % au cours des dernières semaines, frôlant les 5 000 points.

Même s’il veut afficher son optimisme comme lors de l’Université d’été du Medef à Longchamp, le patronat s’inquiète.

Les chefs d’entreprise acceptent de bonne grâce le port du masque obligatoire dans les entreprises à partir du mardi 1er septembre ; d’autant qu’Elisabeth Borne a promis la possibilité d’aménagements.

La crainte première serait le retour d’un confinement que les chefs d’entreprise et tous les acteurs économiques veulent éviter à tout prix.

Et à cet égard,, le passage jeudi 27 août du département du Rhône et donc de la Métropole lyonnaise en zone rouge n’arrange pas les choses.

Ainsi, hier le préfet du Rhône a annoncé une accélération des contraintes. Le port du masque n’est plus seulement obligatoire dans certaines zones, comme la Presqu’île lyonnaise mais partout sur les territoires de Lyon et de Villeurbanne.

« Faire adhérer la population à ces mesures »

“C’est une contrainte raisonnable que nous devons accepter pendant un temps”, a déclaré Pascal Mailhos.

Le préfet a par ailleurs insisté sur l’importance de la pédagogie pour “faire adhérer largement la population à ces mesures”.

Des contraventions pourront être toutefois distribuées en cas de non-respect manifeste et en toute connaissance de cause de la part de personnes sans masque.

Le problème est que, en cette rentrée, l’épidémie continue de circuler avec toujours plus d’intensité.

Ce qu’a confirmé hier Jean-Yves Grall, le directeur de l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants est passé à 41 en Auvergne-Rhône-Alpes contre 47 pour l’ensemble de l’Hexagone. Il était de moins de… 10 seulement il y a un mois !

À Lyon, ce chiffre est encore plus élevé : de 93 pour 100 000 personnes ; et de 137 pour 100 000 à Villeurbanne.

Les taux de positivités sont respectivement de 6,4 % et de plus de 10 %.

Par bonheur, cette croissance rapide de personnes contaminées ne se traduit pas -encore ?- dans les hospitalisations en Auvergne-Rhône-Alpes.

On n’enregistrait hier qu’un patient de plus hospitalisé, soit un total de 285 ; contre il est vrai près de 10 fois plus, soit un peu plus de 3 000 au maximum du pic épidémique, au printemps.

Idem pour les réanimations (+ 1), soit 29 patients en “réa” dans les hôpitaux de la région, contre 785 au pic de la crise. Près de 25 fois moins.

La situation épidémique donne des signes sérieux d’inquiétudes, mais n’a rien encore de très alarmant.

Quels espoirs ?

Alors, à quels espoirs se raccrocher désormais ?

Il y en a deux.

D’abord le fait qu’en six mois, les médecins ont su mieux traiter la maladie. Des traitements et des protocoles ont été développés, même s’il n’ont rien de miraculeux, certains se révèlent efficaces et devraient réduire le nombre de patients allant en réanimation. Ce qui pourrait expliquer leur faible nombre actuel dans la région et en France.

Enfin, il y a la perspective d’un vaccin. L’OMS en comptabilisé près de 160 en gestation dont une petite dizaine très avancés, en phase 3, celle qui précède l’autorisation de mise sur le marché.

Parmi ceux-ci, le vaccin révolutionnaire de Moderna, société créée aux Etats-Unis par Stéphane Bancel, un ancien directeur général de bioMérieux, pourrait être opérationnel avant la fin de l’année, le mois de novembre étant même évoqué. Les premiers retours de la phase 3 apparaissent très encourageants.

D’ici là, il va falloir faire avec un virus qui circule à nouveau avec une intensité certaine, en espérant qu’il ne cassera pas le rebond économique.

Pour cela, le civisme de chacun s’avère nécessaire, à commencer au sein de l’entreprise où l’on détecte près du quart des “clusters”.

La seule certitude que l’on puisse pour l’heure afficher, c’est que l’incertitude va encore perdurer quelques mois…