Immobilier dans la Métropole lyonnaise : pénurie et hausse des prix apparaissent inéluctables…
Les taux sont encore relativement bas, les prix encore sages, mais pour combien de temps encore ? Les professionnels de l’immobilier de la Métropole lyonnaise voient actuellement les clients se précipiter en grand nombre dans leurs agences.
Les taux remontent, un mouvement qui devrait s’intensifier : les clients le sentent bien et veulent en profiter.
Seul problème : suite à un mauvais timing, notamment mise en place à Lyon du nouveau PLUH, il se construit de moins ne moins de logements, qu’il s’agisse de collectif, classique, ou social ou de maisons individuelles. Conséquence : les stocks fondent à grande vitesse.
Pas de panique à avoir déjà : les 7 000 visiteurs attendus cette année au salon de l’immobilier qui se déroule à la Cité internationale à Lyon (*) devraient encore bénéficier d’une offre correcte : « Nous aurons encore sur le salon cette année près de 3 000 offres », tempère Hervé Simon, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers du Rhône, mais l’avenir s’annonce nettement plus incertain.
« Deux à trois années difficiles »
« Nous nous dirigeons vers deux à trois années difficiles. Déjà cette année, il nous manque plusieurs milliers de logements pour répondre aux demandes de nos clients « , estime Gérald Fontanel, le président de la chambres des constructeurs immobiliers du Rhône.
Le nouveau PLU-H (Plan Local de l’urbanisme et de l’habitat qui pour la première fois intègre la politique de l’habitat ) devrait être adopté en 2018 et pour l’heure, au lieu de deux mois, les permis de construire mettent actuellement de six à huit mois pour être instruits, voire plus, ce qui est très long. Sans prendre en compte les recours de plus en plus nombreux et qui ralentissent encore le processus de construction de nouveaux logements.
Il faut ajouter à cela la difficulté à trouver du foncier à des prix raisonnables ; ainsi que le fait que certain maires ont été élus en promettant de modérer fortement la construction de logements particuliers dans leur commune à l’instar, par exemple, de Pascal Charmot, premier magistrat de Tassin-la-Demi-Lune.
Soixante-mille habitants supplémentaires attendus en cinq ans
Autres circonstances aggravantes de la pénurie qui s’annonce : la Métropole devrait accueillir 60 000 habitants supplémentaires dans les cinq années à venir, soit un besoin de 20 à 25 000 000 logements supplémentaires en cinq ans ! Or l’année dernière, on a construit près de 11 000 logements à Lyon. Pas assez.
On estime qu’au niveau national, vu les demandes de logements sociaux qui s’allongent auprès des bailleurs, il il y a en France un déficit de 500 000 logements.
En prenant en compte la demande de logements endogène : les nouveaux arrivants, le dynamisme du taux de natalité, les décohabitations pour divorces ou retraites, etc. ; l’équation va être dure à résoudre pour les professionnels de l’immobilier au cours des deux ou trois années à venir.
Or, la loi du marché est sans pitié à cet égard : qui dit pénurie, dit augmentation des prix. La ségrégation par le prix déjà à l’œuvre pourrait alors bien s’accentuer dans la Métropole.
Rançon du succès de la Métropole qui attire comme jamais, certes, mais une rançon qui risque de coûter cher pour les plus fragiles et les plus démunis !
(*) Salon de l’immobilier Lyon-Rhône-Alpes, du 17 au 19 mars. Invitations et programme sur http://www.salons-immobilier.com/lyon