Ironie de l’histoire : né à Lyon, mais parti à Paris « pour être plus international », Innorobo s’arrête…
C’est peu de dire que son départ pour Paris en 2016 avait été peu apprécié au niveau lyonnais. Les collectivités locales et une bonne partie de l’écosystème numérique avaient réussi à porter ce qui était alors « le » salon français, voire même européen de la robotique : Innorobo doté de nombreux exposants internationaux. Mais, peine perdue.
Né à Lyon en 2011, à l’instigation notamment de Bruno Bonnell, alors patron du leader de la robotique de services, après cinq éditions, le salon Innorobo avait largué son fort ancrage local. Officiellement pour pouvoir assurer son développement international, censé être plus facile à opérer dans la capitale qu’à Lyon.
Faut-il croire que cette idée reçue a désormais du plomb dans l’aile ? Ironie de l’histoire, ce grand salon français de la robotique qui devait se dérouler du 15 au 17 mai à la Porte de Versailles à Paris vient d’être annulé. Ce salon qui bénéficiait à Lyon d’un fort éclairage médiatique a fini par être noyé dans la masse à Paris.
Un critère « de taille »
L’annonce a été faite par Catherine Simon, la présidente et fondatrice de la société Innoecho qui avait pris en charge ce salon.
« Dans un contexte de concentration du secteur de l’évènementiel, où le critère de «taille» devient un facteur essentiel de pérennité et alors que la Robotique, l’Intelligence Artificielle et les technologies d’interfaces Homme-machine (Interfaces vocales, Réalité augmentée ou virtuelle), la TPE Innoecho, choisit d’annuler l’édition 2018 de son évènement Innorobo et concentre ses ressources pour délivrer autrement sa promesse d’information, de mise en relations et d’accélération des technologies innovantes vers leurs marchés », a ainsi annoncé Catherine Simon.
Ce salon qui devait se dérouler porte de Versailles n’était pas sûr d’atteindre un niveau suffisant d’exposants et de visiteurs pour pouvoir être économiquement viable.
Pas de salon Innorobo, donc cette année. Pour revenir ensuite ? L’annonce laisse également entendre qu’il ne faudrait peut-être plus compter sur d’autres salons Innorobo au cours des années à venir. Aucune décision définitive n’est encore prise à cet égard.
Le SidO entend rester à Lyon
Autre ironie de l’histoire, un autre salon, lui aussi bien dans l’air du temps, le SidO, consacré aux objets connectés va se dérouler du 4 au 5 avril au sein de cette même Cité Internationale.
Un salon qui lui aussi, d’année en année, connaît une belle croissance sur les terres lyonnaises.
On y parlera d’ailleurs beaucoup cette année d’intelligence artificielle, un concept par ailleurs au cœur de la robotique.
Un salon dont ce sera cette année la quatrième édition et qui lui aussi a été porté par l’écosystème numérique lyonnais et les collectivités locales.
Comme Innorobo, les deux créatrices du SidO ont bénéficié du coup de pouce non négligeable que constitue le dispositif d’aide aux jeunes salons mis en place par la Métropole lyonnaise.
Alors qu’elles préparent leur quatrième édition et attendent 7 500 professionnels et 350 exposants, les deux créatrices du SidO, Stéphanie Gibert et Paola Jesson, elles, n’envisagent pas une seconde de quitter Lyon.
Vu l’exemple Innorobo, on les comprend…
Et elles prouvent que l’on peut créer à partir de Lyon des événements de niveau international. Seule contrainte pour que cela puisse perdurer : que Lyon-Saint Exupéry développe enfin un plus grand nombre de liaisons long-courrier, en direction des capitales les plus dynamiques de la planète, permettant à la Métropole lyonnaise d’être vraiment connectée aux autres métropoles-monde.
Le seul ingrédient qui manque encore à la dynamique lyonnaise.