L’A45 Lyon-Saint-Etienne : du plomb dans l’aile, alors que le dossier semblait bouclé ?
Ça s’agite beaucoup ces derniers jours chez les partisans de l’autoroute A45, Lyon-Saint-Etienne. Plus précisément depuis la nomination des membres du gouvernement. On y trouve en effet deux opposants à cet autoroute : Nicolas Hulot d’abord et dans une certaine mesure, Gérard Collomb, certes non promu aux Transports, mais qui pèse d’un poids non négligeable au sein du premier gouvernement Macron.
C’est en fait un député Les Républicains, en l’occurrence le député du Rhône, Georges Fenech qui s’était distingué lors de « l’affaire Fillon » qui a le premier jeté un pavé dans la mare.
Cette fois, le député de Givors, actuellement en campagne pour le renouvellement de son siège a envoyé un courrier au ministre de l’Ecologie pour dénoncer une nouvelle fois ce projet et lui demander de le suspendre. L’autoroute, s’il se construit, traverse sa circonscription et la population n’en veut pas : elle est devenue un enjeu électoral.
Il faut savoir que lorsque, en 2005, une manifestation s’était déroulée sur le terrain, à Mornant, rassemblant les opposants à l’A45, Nicolas Hulot avait fait le déplacement pour afficher son soutien.
Une missive anti-A 45
La missive anti-A45 de Georges Fenech, si elle était appuyée par le ministre Gérard Collomb, pourrait faire quelques dégâts.
Il faut savoir que ce dossier, enfin bouclé, doté d’un concessionnaire, en l’occurrence Vinci, désormais désigné, n’attend plus que le feu vert du Conseil d’Etat, censé être imminent. Ce dernier doit valider toutes les procédures qui ont permis de boucler le financement particulièrement complexe de ce dossier qui pèse 1,2 milliard d’euros, privés et publics.
Trois protagonistes publics se sont engagés : le conseil départemental de la Loire, Saint-Etienne Métropole et le Conseil régional : pendant le campagne des élections régionales, Laurent Wauquiez s’y était engagé et a ensuite tenu parole.
Ni une, ni deux : dans la foulée pour contrecarrer la démarche du député de Givors, le président de Saint-Etienne Métropole a envoyé à son tour une missive au ministre de la transition écologie et au ministre de l’Economie pour leur rappeler les engagements de l’Etat concernant l’A 45.
Onze viaducs, quatre tunnels
Face à cette nouvelle offensive des anti-A45, l’heure est à la mobilisation générale du côté des milieux politiques et économiques stéphanois, rassemblant les organisations professionnelles du transport, du BTP et du Medef de la Loire, tous vent debout pour que le l’A 45 puisse voir le jour.
Un ouvrage qui rappelons-le doit doubler en lui étant parallèle, l’actuel A 47 saturé, avec la construction de pas moins de onze viaducs et de quatre tunnels dus au choix d’un parcours vallonné.
Sachant que cette autoroute-payante- est censée compenser les insuffisances de l’autoroute existant qui lui est gratuit, les évaluations du report des automobilistes de l’A 47 vers l’A 45 oscillent entre 10 et 20 % de véhicules qui opteraient pour le futur double ruban de bitume géré par Vinci.
La dernière étape de ce dossier très controversé va-t-elle est franchie ou va-t-on vers un nouveau retard dans ce dossier ? Si c’est le cas, la déception serait très grande au sein des milieux économiques de la Loire. Car, comme l’a illustré récemment les dernières restrictions de circulation en date, sur l’A 47 dues aux risques d’éboulement d’une falaise, pendant plusieurs semaines, la circulation est loin de s’arranger entre Givors et Saint-Etienne. Le moindre problème sur cet autoroute hyper-saturé se traduit par d’interminables bouchons…