L’écosystème numérique et Web lyonnais se mobilise pour obtenir le label « French Tech »
Il n’a pas fait la « une » des journaux, à l’instar du dossier de la candidature de Lyon au statut de « Cité de la gastronomie ». Pourtant, économiquement, les enjeux, en termes d’emplois et de développement économique sont autrement plus importants.
De quoi s’agit-il ? Du dossier de candidature au label de « Métropole French Tech » qui a été envoyé la semaine dernière au ministère par le Grand Lyon.
Petit retour en arrière. L’idée de ce label a été lancée par Fleur Pellerin lorsqu’elle était encore ministre déléguée à l’économie numérique, avant de passer au commerce extérieur à l’issue du dernier remaniement ministériel. Son idée était « fédérer les acteurs locaux de l’économie numérique autour d’un projet de croissance de leur écosystème, afin d’en faire en quelques années un lieu phare et reconnu à l’international pour son dynamisme entrepreneurial. »
Deux cents millions d’euros
Malgré l’ambiance au serrage d’écrous budgétaires, elle a obtenu un reliquat du Grand Emprunt, en l’occurrence 200 millions d’euros, destinés essentiellement à accentuer le financement des accélérateurs à start-up déjà existants,..
Une somme qu’auront à se partager la poignée de Métropoles qui devraient in fine être choisies à l’issue d’un processus très codifié.
Le Grand Lyon attend ainsi au cours des semaines à venir la venue à Lyon d’une équipe de spécialistes du ministère qui auditeront les forces et les faiblesses de l’écosystème numérique lyonnais. Une première réponse inteviendra rapidement. Elle répondra à la question de savoir, si oui ou non, Lyon est éligible à ce label. Pas de craintes excessives, la capitale des Gaules devrait être retenue dans la liste des nominés.
Le plus dur restera à venir. C’est un jury international et indépendant qui se réunira cet été qui attribuera in fine ce label aux métropoles qu’il estime le mériter.
Le choix définitif sera rendu public au cours du deuxième semestre 2014.
Sur quels critères ? Il s’agira de distinguer quelques territoires et ecosystèmes particulièrement denses, dynamiques et visibles à l’international, qui concentrent tous les ingrédients (culture entrepreneuriale, talents, maîtrise technologique, financement, etc.) et répondant aux besoins des start-up françaises, des investisseurs et des talents étrangers.
Le Grand Lyon et l’écosystème lyonnais du numérique et du Web assurent à qui veut l’entendre, que tous les ingrédients sont présents et que s’il existe une métropole qui mérite ce label, c’est bien la capitale des Gaules.
Trente-quatre mille emplois dans le numérique
Et d’aligner les chiffres : 4 000 entreprises, dont 300 à fort potentiel de croissance, 34 000 emplois dans le numérique, près de 3 millions d’euros de levée de fonds uniquement en amorçage en 2012, l’existence de cinq accélérateurs à startups, de huit incubateurs, sept espaces de coworking, trois pôles de compétitivités et de trois clusters à forte composante numérique, mais aussi deux Fablabs, un Livinglab et enfin, près de 600 formations universitaires numériques recensées à l’échelle régionale…
Mais souvenons-nous d’une autre labellisation, celle de Lyon « Cité de la gastronomie » et de la déconvenue qui s’en est ensuivie…
Le problème principal : l’écosystème numérique et Web lyonnais ne se voit pas, ne se sait pas. Malgré de nombreux efforts, comme par exemple, l’organisation de manifestations telle que le congrès mondial du Web, « WWW2012 », l’agglomération lyonnaise n’a aucune visibilité internationale à cet égard.
Focalisant les projecteurs, l’obtention de ce label permettrait de sortir l’écosystème numérique lyonnais du trou noir médiatique dans lequel il est engoncé.
L’enjeu est de surcroît financier : les métropoles françaises qui décrocheront ce label « French Tech » bénéficieront d’une somme de 200 millions d’euros issues du Grand Emprunt à se partager entre elles. Or, en principe, elles ne devraient être qu’une poignée. Un argent qui devrait être exclusivement alloué aux accélérateurs de start-up et aux financements de ces dernières.
Quinze millions d’euros pour la communication
Cerise sur le gâteau, une somme supplémentaire de 15 millions d’euros sera aussi allouée à la communication internationale, du concept de French Tech en général, mais aussi pour travailler l’image numérique de chacune des villes labellisées.
On comprend donc mieux, dès lors, le bouillonnement qui régnait ces dernières semaines au sein de l’écosystème numérique et Web lyonnais…