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L’Usine du futur made in Rhône-Alpes : c’est parti !

Baisse des charges supportées par les entreprises, sous-évaluation de l’euro par rapport au dollar : ces deux outils sont actuellement mis en œuvre pour permettre aux entreprises françaises de recouvrer leur compétitivité.

 C’est une bonne chose et il faut continuer dans ce sens, mais il existe aussi un autre moyen plus long en revanche à mettre en œuvre pour parvenir aux mêmes fins : c’est ce que l’on appelle l’Usine du Futur.

 Le seul des 34 plans de Montebourg confié aux acteurs régionaux

 Tant au niveau national que régional, beaucoup d’énergie est actuellement développée pour mettre en œuvre ce concept.

 Il s’inspire du plan mis en œuvre en Allemagne sous la dénomination d’ « Industrie 4.0 » dont l’objet est d’anticiper la quatrième révolution industrielle.

 Appelée aussi usine digitale, smart industrie, voire innovative factory, l’Usine du Futur constitue le 34ème plan de reconquête industrielle mis en place par Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif.

 Il est le seul de ces trente-quatre plans dont la déclinaison est confiée aux acteurs régionaux.

 La région Rhône-Alpes s’en est donc saisie puisque cette « Usine du Futur » est un des maillons importants de la Stratégie Régionale d’Innovation mise en place l’année dernière.

 Le Conseil économique social et environnemental régional (Ceser) qui veut agir sur ce thème en éclaireur, lui a consacré la semaine dernière un long débat, en présence de Jean-François Carenco, préfet de région.

 « Ni grosse, ni petite, mais intelligente »…

 Selon ce même Ceser Rhône-Alpes, qui a consacré un rapport fouillé à cette « Usine du Futur », « celle-ci ne sera ni grosse, ni petite, mais intelligente, fondée sur une interconnexion des machines et des systèmes au sein des sites de production, mais aussi entre eux et l’extérieur : clients, fournisseurs, partenaires et autres sites de production… »

 Et d’ajouter : « Le produit fini qui sera personnalisé pourra aussi communiquer avec les machines dans sa phase de réalisation. Alors que l’Usine 3.0 supposait une intégration verticale, l’Usine du Futur implique une intégration horizontale où toutes les machines se parlent… »

 Bref, « elle aura pour vocation de produire localement des richesses dans une chaîne de valeur complexe, mais qui a vocation à être compétitive et valorisée sur l’échiquier mondial… »

 Ce sont des traits que l’on retrouve bien sûr déjà dans certaines usines, mais il s’agit en l’occurrence de pousser à l’extrême ce concept

 C’est donc parti et les outils sont peu à peu mis en place : un responsable de filière a été choisi : il s’agit de Bruno Adam, directeur général d’Adept Technologies, une société d’Annecy spécialisée dans la robotique intelligente.

 Il s’agit de la filiale d’un des leaders mondiaux du secteur, une société américaine basée dans la Silicon valley, qui a choisi la Haute-Savoie pour implanter son siège pour la France.

 La Haute Savoie est d’ailleurs un des foyers les plus actifs de Rhône-Alpes dans ce domaine.

 Un atelier modèle « Usine du Futur » dans la vallée de l’Arve

On y trouve déjà un atelier modèle « Usine du Futur » du sein du centre technique du décolletage issu du pôle de compétitivité Arve Industrie : trois cents entreprises membres pour 25 000 salariés et un chiffre d’affaires cumulé de 4,7 milliards d’euros.

 Pour ces entreprises cette évolution vers l’Usine du Futur constitue un gage d’avenir.

Une aide financière, sous forme de prêts, de l’ordre d’un milliard d’euros au plan national est programmée pour développer ce concept d’Usine du Futur. Sept lignes de fabrication pilotes sont prévues en France : elles doivent servir de vitrine et de courroie d’entraînement. Ce n’est pas encore défini, mais Rhône-Alpes aura aussi « sa » ou « ses » vitrines.

L’objectif est de permettre dans un premier temps à trois mille PME françaises d’opérer un diagnostic de leur appareil productif et de le moderniser. Une manière de réaliser enfin notre rattrapage industriel. On devrait entrer dans le concret dès le début de l’année 2015: il n’y a pas de temps à perdre…