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La lyonnaise Navya a demandé à être placée en redressement judiciaire : les véhicules entièrement autonomes finalement une fausse bonne idée ?
Si vous l’avez utilisé pendant sa phase d’expérimentation en 2016 dans une partie tranquille du quartier de la Confluence à Lyon, vous aviez sans doute remarqué qu’il s’agissait d’un véhicule autonome,… mais avec chauffeur, sans rôle, mais présent au cas où.… Par précautions, expliquait-on alors du côté de Navya en phase d’expérimentation.

L’entreprise qui avait été créée en 2014 par un ancien d’Infogrames allait, disait-on alors révolutionner les mobilités collectives.

Elle était même alors qualifiée de véritable pépite. Elle s’est dans la foulée introduite en Bourse en 2018.

Depuis, l’entreprise a été l’objet de nombreuses crises, la dernière en date se traduisant par le départ de Sophie Désormières, la présidente du directoire, partie un an seulement après avoir été embauchée.

Désormais l’on s’interroge pour savoir si Navya, société introduite en Bourse en 2018 va pouvoir passer l’hiver !

L’entreprise villeurbannaise vient en effet de demander sa mise en redressement judiciaire auprès du tribunal de commerce de Lyon qui va statuer sur cette demande le mardi 31 janvier.

Une période que ce spécialiste lyonnais de la mobilité autonome explique mettre à profit pour retrouver des financements et se sortir de ce mauvais pas.

Ce spécialiste des technologies de conduite autonome a connu pourtant un beau développement depuis sa création en 2014, puisque l’entreprise compte à ce jour 280 salariés et affiche 9,50 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Le véhicule autonome, vous avez sans doute remarqué ne fait plus rêver. Il ne fait plus l’actualité. Etait-ce un mirage ?

D’aucuns le pensent désormais.

Il apparait en effet que ce moyen de transport qui se voulait révolutionnaire s’avère finalement assez décevant en termes de capacité de passagers et de vitesse de déplacement.

Selon une récente enquête fouillée du magazine « Binaire », six niveaux d’autonomie ont été définis par la Society of Automotive Engineers, de 0 (conduite humaine) à 5 (conduite totalement automatisée, en tous lieux).

Certains constructeurs affirment à présent qu’il n’y aura pas de Véhicules Autonomes de niveau supérieur à 3 tandis que d’autres, en coopération avec les meilleurs laboratoires du monde académique, verrouillent les droits de propriété intellectuelle et les brevets relatifs aux véhicules de niveau 5.

Une autre question prégnante s’est faite jour : qui est responsable en cas d’accident ? Et des accidents il y en a déjà eu un certain nombre….

« Concepteurs, développeurs, intégrateurs, certificateurs, sont à l’origine des Véhicules Autonomes ou sont impliqués dans leur mise en service. Dans tous les cas des niveaux 1 à 4, leur responsabilité peut donc être engagée. Elle l’est obligatoirement en niveau 5, les conducteurs n’existant pas. Dans le cycle qui va de la conception d’un Véhicule Autonome, à son autorisation de commercialisation, puis à ses utilisations, il y a toujours in fine un ou des humains sur qui faire peser la responsabilité… », détaille ainsi dans « Binaire » Nathalie Nevejans du CNRS.

La question du coût aussi s’est installée : le maximum de fiabilité passe par des LiDAR qui émettent des millions d’impulsions laser en vue de détecter la présence d’objets de manière fiable tout en scannant l’environnement en 3D. Une technologie essentielle à la conduite autonome, mais très chère.

Bref, il semble bien que le développement à une large échelle de la conduite totalement autonome semble bien pour l’heure être dans une impasse. Navya en constitue actuellement l’exemple le plus patent…