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La SNCF veut enfin dénouer le nœud ferroviaire lyonnais

Enfin, serait on tenté de dire ! Traversé chaque jour par 1 200 trains-TGV, TER, fret-ce que l’on appelle le nœud ferroviaire lyonnais est le plus emprunté et le plus complexe de France.

 Il est fréquemment saturé. Une saturation aux heures de pointes qui a d’ailleurs des incidences bien au-delà des frontières de la métropole lyonnaise.

 Il faut comprendre que située sur la Ligne à Grande Vitesse Paris-Méditerranée, à la croisée de deux corridors européens de fret et au cœur des dessertes régionales, la Ville de Lyon voit converger en son sein douze lignes ferroviaires qui forment donc ce « noeud ferroviaire » qui fait parfois office de bouchon.

 Avec cette conséquence dont elle se serait bien passée : la région lyonnaise se classe ainsi à la deuxième place nationale pour les trains en retard… 

 Tardivement, faute de pouvoir mobiliser les moyens dans le passé pour traiter le problème, la SNCF réseau a enfin conçu un programme d’aménagements qui se veut ambitieux. Mieux vaut tard que jamais : on sait que la SNCF n’a pas suffisamment investi dans le réseau ces dernières années.

 La facture devrait s’établir dans une fourchette située entre 3 à 4 milliards d’euros d’ici 2040. Ce qui permettrait de faire circuler 40 % de trains de plus aux heures de pointe.

 Indispensable si on se projette un tant soit peu dans le futur : à l’horizon 2040, un million d’habitants supplémentaires sont attendus en Auvergne-Rhône-Alpes, essentiellement dans les grands centres urbains et leurs périphéries proches. Et même si elle a un peu de plomb dans l’aile la future liaison Lyon-Turin qui n’a pas dit son dernier mot, se rajoutera au trafic.

Des besoins de déplacements qui s’annoncent en forte hausse

D’ici à 2050, l’augmentation des besoins de déplacement est estimée par SNCF Réseau à 100 % pour le trafic grandes lignes au départ et à destination de Lyon, à 60 % minimum pour le fret traversant la région et à 20 % pour les transports régionaux en région lyonnaise.

 Comme l’illustre le mouvement des Gilets Jaunes, il existe également une forte demande pour l’amélioration des transports du quotidien et notamment l’utilisation du train pour les trajets domicile-travail.

 Mais avant que les travaux ne démarrent, et vu l’importance de l’enjeu, la SNCF a saisi la Commission Nationale du Débat Public qui propose un programme de rencontres sur ce thème du « nœud ferroviaire » dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes, du 11 avril jusqu’au 11 juillet.

 Pendant deux mois, une série de réunions publiques et d’ateliers thématiques vont s’ouvrir aux citoyens, associations, acteurs économiques, tous invités à prendre la parole pour aider les pouvoirs publics à prendre les meilleures décisions.

 Ce débat va tenter de répondre à de nombreuses questions posées. Par exemple : ce projet répond-t-il aux besoins du territoire ? Permettra-il d’améliorer la liaison entre les métropoles régionales ? De désenclaver des territoires ? Dans quelles conditions incitera-t-il

à renoncer à la voiture pour les transports du quotidien ? Au camion pour le transport de marchandises ? Peut-on imaginer d’autres solutions pour remplir ces objectifs ?, etc.

Deux voies supplémentaires en traversée de Lyon

 Mais en quoi vont d’abord constituer ces travaux d’Hercule ferroviaires ? Ce qui est soumis au débat public repose ainsi essentiellement sur la construction de deux voies supplémentaires en traversée de Lyon, sur environ 10 kilomètres entre Saint-Clair et Guillotière.

 Deux variantes sont envisagées : en surface avec desserte de deux voies à quai supplémentaires à Lyon Part-Dieu, ou en tunnel avec desserte d’une gare souterraine à réaliser.

 En sus, SNCF Réseau propose de passer à quatre voies la ligne Lyon-Grenoble, l’une de celles qui posent le plus de problème, sur la section entre Saint-Fons et Grenay

 Un débat public qui va donc permettre de remettre sous les projecteurs la nécessité de transports ferroviaires développés, sur fond d’urgence climatique. Il était temps que le débat commence, vite suivi par la suppression, tant attendue, de ce nœud…