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Laurent Wauquiez élu à la tête de la Région : et maintenant ?

Devant les caméras de France 3 au soir de sa victoire, dimanche 13 décembre, Laurent Wauquiez n’a pas fait mentir son image d’homme pressé.

 « Je nous donne cent jours pour faire ce que l’on a dit pendant la campagne électorale : ne pas augmenter les impôts et donc mettre en œuvre un plan d’économie, donner la priorité au travail et non pas à l’assistanat, favoriser l’apprentissage, la formation, la sécurité dans les TER, les gares… »

 Et d’asséner : « Ça, c’est tout de suite, on n’attend pas ! » a-t-il asséné.

 Mais que se cache-t-il en réalité derrière cette reprise des slogans de campagne ?

 On en a une petite idée en lisant son programme de campagne et en compilant ses différentes déclarations dont celles faites à Canol, l’association des contribuables lyonnais qui avait épinglé les finances de la région, versus Jean-Jack Queyranne.

 « Faire des économies »

 Une de ses principales priorités pour tenir la promesse de campagne de ne procéder à « aucune hausse de la fiscalité quelle qu’elle soit » de la région pendant son mandat, sera de faire des économies. Un leitmotiv.

 Cela va passer par « les mutualisations et les complémentarités possibles dans les services, la mise en place d’un véritable contrôle de gestion interne », comme dans le privé ; et enfin « par un recentrage sur les grandes missions obligatoires de la région. »

 Laurent Wauquiez va fixer « des objectifs quantitatifs à atteindre pour chacune des politiques régionales par année ». « L’évaluation des politiques publiques est un sujet tabou en France : je souhaite que nous soyons jugés sur nos résultats. »

 Il s’engage à mettre en œuvre en urgence deux pactes : « pacte apprentissage et pacte de préférence régionale pour les entreprises. »

 Le premier va notamment consister «  à lever les freins à l’apprentissage que sont des normes absurdes qui brident nos entreprises », mais aussi « une réorientation des apprentis vers les filières où il y a effectivement de l’emploi. »

 Le second pacte, la préférence régionale pour les entreprises, vise à faire en sorte que « les marchés publics soutiennent nos entreprises locales. »

 Une prime de 2 000 euros à l’embauche dans les TPE

 Il veut également mettre en œuvre « un dispositif zéro charges ». Et dans les TPE, « favoriser l’embauche du premier salarié avec une prime de 2000 euros cumulable avec les autres aides. »

 Côté TER, l’objectif est de renégocier le contrat avec la SNCF, « en prévoyant, non pas des obligations de moyens, mais des obligations de résultats, avec de vraies pénalités en cas de dysfonctionnement. »

 Côté économie, en revanche, on ne devrait pas constater trop de changement par rapport à l’équipe précédente : « Il faut travailler par filière en utilisant aussi les clusters et les pôles de compétitivité qui fonctionnent bien et ont des résultats. »

 Pour Laurent Wauquiez, il faut aussi « des liens solides et confiants avec les entreprises pour qu’elles investissent en créant de l’emploi. »

 Laurent Wauquiez avait eu des mots très durs concernant Erai, le bras armé de la région à l’exportation. A telle enseigne qu’il a poussé les élus de droite du conseil régional à le pousser à la liquidation.

 Concernant les agences régionales, style Erai « et surtout les dispositifs mis en place », il estime « qu’il y a en la matière un travail de rationalisation et de simplification à conduire. »

 « Créer un grand campus numérique »

 Enfin, une de ses propositions qui avait fait le plus de buzz : « Créer un grand campus numérique sur l’ancien site de la Région à Charbonnières pour faire de notre territoire, un leader en Europe… »

 En cent jours, le nouveau patron de la région ne pourra pas tout faire. Les choix, les signaux qui seront envoyés aux Rhônalpins et les Auvergnats au cours du premier trimestre de sa présidence permettront de se faire un idée sur la véritable direction qui sera prise pour les six ans à venir…