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Laurent Wauquiez futur président de la région Rhône-Alpes-Auvergne ?

Laurent Wauquiez avait choisi les Docks 40 dans le quartier de la Confluence à Lyon pour annoncer officiellement sa candidature aux élections régionales de décembre prochain.

 Sans doute pas un hasard pour celui qui était entouré de nombreux élus UMP qui le soutiennent : l’annonce de cette candidature s’est déroulée à deux pas du siège du Conseil Régional Rhône-Alpes.

 Une courbe de notoriété qui monte depuis qu’il a accédé au secrétariat général de l’UMP, là où se mitonnent les désignations, le soutien d’une grande majorité des élus UMP des deux Régions : Laurent Wauquiez a, à 39 ans, beaucoup d’atouts dans sa manche.

 Mais en matière de politique rien n’est jamais facile, ni simple.

Le quadra a face à lui un concurrent de la même famille politique que lui : l’ancien commissaire européen, le Savoyard Michel Barnier.

 Il a bien tenté de le marginaliser en déclarant dans une interview parue dans le journal auvergnat le jour de sa candidature : « Je veux l’unité. Il n’y a pas de divisions possibles. On aura besoin de tout le monde. Je tends la main à Michel Barnier pour qu’il nous rejoigne pour qu’on puisse faire le travail en équipe. Je veux une décision rapide parce que les Français veulent du rassemblement. »

 La réponse a effectivement été rapide. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que Michel Barnier refuse cette main « tendue » et maintienne sa candidature.

Comment les choses vont-elle maintenant se passer  à l’UMP ? Cela reste encore flou. Une primaire à droite ? Une désignation parisienne ? Ce sera à Nicolas Sarkozy de trancher. Et sa proximité avec ce dernier devrait puissamment aider Laurent Wauquiez.

 D’autant qu’il ne manquera pas de s’appuyer sur un sondage réalisé en octobre dernier par OpinionWay qui le donnait vainqueur auprès des militants UMP face à Michel Barnier et crédité d’un meilleur score que ce dernier, face à Jean-Jack Queyranne. On évoque d’ailleurs un nouveau sondage pour départager les deux hommes.

 Jean-Jack Queyranne en stand by

Une fois passé l’obstacle Barnier, il y aura celui formé par le candidat PS. S’il a exprimé sa volonté d’effectuer un troisième mandat, Jean-Jack Queyranne n’est pas encore « le » candidat du PS. Le Parti Socialiste a décidé de prendre deux mois supplémentaire avant de désigner son champion. Ce sera probablement Jean-Jack Queyranne, mais tant que celui-ci n’est pas définitivement désigné…

 A cet égard, ce dernier est naturellement en permanence sur le terrain, ce qui lui donne un avantage sur Laurent Wauquiez dont l’agenda est contraint par ses fonctions de maire du Puy et de secrétaire général de l’UMP.

Jean-Jack Queyranne, si c’est lui le candidat, a un autre atout : sa proximité avec le président PS de l’Auvergne, René Souchon, qui a annoncé qu’il ne se représenterait pas et qu’il le soutiendrait.

D’où la stratégie de Laurent Wauquiez qui est Lyonnais d’origine, de se présenter auprès des Auvergnats comme un rempart face à une éventuelle tentation hégémonique de Rhône-Alpes : «  Je veux que l’Auvergne soit défendue. Je sais les inquiétudes que peuvent avoir un certain nombre d’Auvergnats…et qui peuvent se dire « dans cette grande région, ne risque-t-on pas d’être oublié ? » Au fond, ce que je veux porter, c’est la voix de l’Auvergne. En ayant un président qui soit d’Auvergne, qui connaît son territoire et qui l’aime, on pourra bénéficier à plein des atouts que représentera cette grande région… », a-t-il expliqué aux journalistes de la Montagne.

 « On a fait exploser les impôts »

 Sans surprise, la mauvaise gestion dont il accuse Jean-Jack Queyranne sera un de ses principaux thèmes de campagne : « Ce qui me frappe, c’est qu’on a fait exploser les impôts, on a gaspillé l’argent.» Et à cet égard il pointe la construction des deux hôtels de région en Rhône-Alpes et Auvergne, « aux coûts délirants »

L’économie devrait être aussi un axe central de sa campagne : « Il n’y a pas eu un programme assez vigoureux d’accompagnement de tout ce qui permet de créer de l’emploi alors que c’est la principale préoccupation… Très peu de choses sur l’agriculture, très peu de choses sur le commerce et l’artisanat, très peu de choses sur le développement des PME… »

Si le chômage perdure au rythme actuel, il aura un boulevard devant lui. En revanche, comme le laisse augurer la dernière lettre de conjoncture de la Banque de France Rhône-Alpes, si la situation s’améliore et qu’au fil des mois le chômage régresse, l’argument aura plus de mal à porter. Et l’on sait qu’à la hausse comme à la baisse, la région Rhône-Alpes a tendance à amplifier les tendances nationales.

En matière de politique, les lignes peuvent bouger assez vite comme le montrent les vingt points engrangés dans les sondages (Ifop-Fiducial)  par le président et le premier ministre après le drame de Charlie. D’ici onze mois, la situation peut beaucoup évoluer.

Bref, Laurent Wauquiez bénéficie pour l’heure d’un vent porteur. Reste à savoir s’il va continuer à souffler jusqu’en décembre…