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Lyon, tes grandes institutions internationales f… le camp

Le Jetro en 2009, le projet d’extension d’Interpol qui s’envole pour Singapour : la liste s’alourdit. Lyon et le Grand Lyon ne semblent plus capables de conserver ou de développer de grandes institutions internationales, pourtant accueillies à l’origine à grands coups de trompettes.

On objectera que le basculement du centre de gravité mondial vers les pays émergents joue un rôle dans ces départs qui ne sont peut-être pas les derniers. Mais il faut reconnaître qu’on ne se bat pas toujours comme il le faudrait pour les retenir ou les développer.

Nous regrettions l’année dernière dans cette même rubrique le départ du Jetro (Japan external trade organization), l’organisation du commerce extérieur émanant du célèbre Miti, le ministère nippon de l’économie. Un départ en catimini qui a tout de même fait alors beaucoup de bruit. Mais moins en tout cas que son arrivée célébrée avec des trémolos dans la voix à l’époque où Raymond Barre était le premier magistrat de la capitale des Gaules.

Régulièrement, la ville bruit de rumeurs de départs de telle ou telle institution internationale. Parfois celles-ci se révèlent exactes.

Le cas d’une autre institution, prestigieuse, elle aussi, en l’occurrence Interpol, n’a il est vrai pas donné le bon exemple. L’organisation internationale de la police se plaisait particulièrement bien à Lyon jusqu’au jour où en 2006, elle faisait part de sa volonté de créer un centre anti-criminalité. Une structure complémentaire destinée à travailler contre les formes de criminalités d’ampleur mondiale, comme le lien entre terrorisme et internet, la pédo-criminalité et tous les sujets liés aux atteintes à la propriété intellectuelle.

Il était donc logique qu’accueillant déjà la maison-mère, mais bénéficiant, aussi à Ecully d’un centre de compétence nationale de la Police Scientifique, mais encore de l’Ecole des Commissaires de Police de Saint-Cyr au Mont d’Or, le Grand Lyon mette tous ses moyens dans la balance pour obtenir l’installation in situ de ce projet.

Il ne se fera pas à Lyon, mais à Singapour. Il est vrai que les autorités locales de cette Ville-Etat avaient des arguments à faire valoir : elles financent ce projet à à hauteur de 250 millions d’euros. Très supérieure à la proposition financière lyonnaise. Or ce nouveau centre devait créer quelque 700 emplois. Plus grave, ce quasi-renoncement constitue un mauvais signal quant à la pérennité du siège mondial Interpol à Lyon…