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Récemment la société lyonnaise Visiativ a organisé à Lyon, avec ses partenaires une journée consacrée à la mutation numérique des TPE et des ETI : « L’Entreprise du Futur » . Les chefs d’entreprise-plus de 1 300 venus de toute la France-s’y sont précipité faisant le succès de cette première édition.

 Ce n’est pas le fait du hasard. Les chefs d’entreprises concernés, les patrons de PME et d’ETI commencent à prendre conscience de l’urgence de la transformation numérique pour leur entreprise.

 Ce que corrobore une étude France Stratégie, organisme d’études rattaché à Matignon, sur les causes du retard français en matière de productivité.

 D’après cette note d’analyse, ce n’est pas le coût du travail réputé très, trop lourd, qui plombe la productivité, mais, surtout le manque d’investissement dans le numérique des entreprises tricolores.

 Gros retard

Cette étude tonique pointe en fait l’énorme retard des entreprises françaises en matière d’investissement dans le numérique.

 Dans cette note intitulée « Comprendre le ralentissement de la productivité en France », France Stratégie dresse un constat sans appel : l’économie française a décroché en matière de productivité. Et ce n’est pas la crise de 2008 qui peut seule l’expliquer.

 Alors que durant la décennie 90, l’économie des Etats-Unis a connu un rebond de la productivité, l’économie française a décroché des USA et n’a toujours pas rattrapé le retard accumulé durant la période 1995/2005.

 S’appuyant sur des travaux universitaires, France Stratégie montre que la source principale de cette baisse vient du retard pris par les entreprises françaises dans la numérisation. 

 « En 2012, le stock de capital TIC français était inférieur d’environ un quart au stock des Etats-Unis, à peu près au niveau des années 1980 », assurent les chercheurs de France Stratégie.

 Seulement 17 % des entreprises utilisent les réseaux sociaux

Et de citer un chiffre qui fait peur : seulement 17 % des entreprises françaises utilisent les réseaux sociaux pour leur relation client !

 Pour France Stratégie ce retard n’est pas dû à un manque de moyens financiers qui expliquerait cette situation

 Elle serait surtout due à des « rigidités légales et réglementaires limitant le développement des entreprises les plus productives. » On l’oublie, mais pour qu’il y ait destruction créatrice, il faut des disparitions d’entreprises.

 France Stratégie met les pieds dans le plat, en évoquant « l’existence d’un tissu d’entreprises peu productives, trop protégées qui ont fait des choix d’investissement peu judicieux, ainsi que des pratiques de management peu efficientes. »

 S’il peut paraître décourageant, ce retard numérique pourrait être une bonne nouvelle. Il signifie que notre économie en aurait sous le pied.

 Si notre pays se met enfin à la transformation numérique, il possède un vrai réservoir de productivité du travail, donc de croissance et d’emplois à terme.

Trois pistes pour y arriver

 France Stratégie dresse la liste des trois pistes à suivre pour y arriver.

 Le renforcement des compétences des salariés, de sorte qu’ils soient capables de « s’adapter et de maîtriser ces nouveaux outils. »

 En second lieu, elle préconise une amélioration du management des entreprises, des études montrant un lien fort entre la qualité de l’encadrement et la productivité du travail.

  Enfin, l’étude pointe du doigt la nécessité d’aider les entreprises les plus innovantes. Cela passe par une révision de l’environnement réglementaire qui facilite la création d’entreprise, mais aussi la disparition des entreprises inefficaces… La fameuse destruction créatrice de Schumpeter qui ne serait pas assez efficiente pour France Stratégie

 Pour cette dernière, « la productivité d’ensemble de l’économie est à ce prix… »

A méditer.