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Après Notre-Dame-des-Landes, d’aucuns craignaient une décision similaire pour l’A45 Lyon/Saint-Etienne : le Conseil d’orientation des infrastructures qui a remis son rapport la semaine dernière a classé sans grande surprise l’A45 parmi les infrastructures non prioritaires de notre pays.

La raison mise en avant : le conseil estime qu’« une poursuite des études est indispensable, afin de s’assurer qu’il n’existe pas d’alternative effective à un coût raisonnable. »

Le même Conseil met aussi en avant l’absence d’unanimité du monde politique : le conseil départemental du Rhône est opposé au projet, de même que de nombreux maires des communes concernées et on ne peut pas dire que la Métropole lyonnaise fasse flèche de tout bois en faveur du projet, tant que le problème de l’arrivée sur Lyon de l’autoroute n’est pas réglé.

Cela a, comme on pouvait s’y attendre ; amené une série de réactions toutes plus indignées que les autres, du monde économique et politique ligérien.

Ainsi pour Georges Ziegler, le président de conseil départemental de la Loire , « avec le report de ce projet, qui cache un abandon, de nombreux risques pèseraient directement sur le développement de nos territoires et les Ligériens en seraient les premières victimes.

Un tel signe envoyé au monde économique local ne serait pas sans conséquences sur la volonté et la capacité d’investir de nos entreprises. C’est une condamnation sans appel pour la compétitivité de notre territoire… »

Et le respect de « la parole de l’Etat » ?

 Idem pour le collectif en faveur de l’A45 réunissant le monde consulaire, politique et économique qui fait appel à la « parole de l’Etat » : «  Nulle part il est écrit dans le rapport qu’il faut abandonner le projet A45. Le COI indique néanmoins qu’une solution satisfaisante pour l’arrivée du projet sur l’agglomération lyonnaise devra être trouvée pour éviter d’aggraver les conditions de circulation, notamment au niveau du noeud A7-A450. L’engorgement de la métropole lyonnaise, avec le déclassement de l’A6/A7, l’absence de contournement ouest et l’inachèvement du contournement est, doit être aussi appréhendé dans ce cadre.

Il appartient désormais à l’Etat de respecter sa parole en décidant de lancer le chantier de l’A45, tout en réfléchissant au meilleur débouché sur l’A450… »

Certes un rapport est destiné à aider la décision finale, mais n’est pas la décision finale. Sauf grosse surprise, le projet devrait être cependant reporté.

Un report n’est pas un abandon, la ministre des transports précisant bien que les dossiers classés non prioritaires sont simplement décalés dans le temps, mais il faut bien reconnaître que pour les usagers et le monde économique, cela s’apparenterait à le reporter aux calendes grecques…

Au pied du mur

Les thuriféraires de l’A 45 se retrouvent ainsi au pied du mur. Soit poursuivre les incantations, même bien motivées, mais qui risquent de se révéler stériles, soit trouver une autre solution, en l’occurrence un plan B.

Car il est une chose sur laquelle tout le monde est d’accord : l’Autoroute A 47 actuelle est une calamité pour ceux qui l’empruntent, avec ses bouchons à répétition, ses accidents récurrents. Elle constitue l’un des principaux freins au développement de la Métropole stéphanoise.

Concernant Note-Dame-des-Landes, on a longtemps dit qu’il n’existait pas de plan B, avant de se retourner in fine vers l’aéroport actuel de Nantes Atlantiques qui va faire l’objet d’investissements.

Un plan B ?

Va-t-on vers le même scénario concernant l’A 47 ? On a longtemps dit que le passage de cette autoroute à deux fois trois voies sur toute sa longueur était quasi-impossible, vu les obstacles sur son tracé dont le port pétrolier de Givors ou l’exiguïté de la vallée du Gier.

Emmanuel Imberton, le président de la CCI met en avant «  les illusions de scénarios alternatifs. S’ils existaient, les dizaines de rapports d’experts réalisés ces vingt-cinq dernières années les auraient évoqués… »

 Ces travaux mettant en avant des scénarios alternatifs datent cependant. Ils ne prennent pas obligatoirement en compte les énormes progrès réalisés depuis en matière de tunnels, à la fois au niveau technique, mais aussi des coûts.

 Une nouvelle étude alors pour remettre à jour cette hypothèse ? C’est en tout cas ce qui suggère aussi le Conseil d’orientation des infrastructures.

Une certitude : il va bien falloir trouver une solution à l’exécrable desserte autoroutière stéphanoise. Il n’est que temps !