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Plaidoyer pour une relance fortement colorée en vert

De plus en plus de voix s’élèvent dans la société, mais aussi parmi les chefs d’entreprise, pour réclamer une relance d’après crise du coronavirus qui ne sacrifie pas les objectifs environnementaux, mais au contraire les accélèrent. Car on le sait bien, la prochaine crise rampante-elle est déjà à l’œuvre-est la crise climatique. De surcroît Auvergne-Rhône-Alpes est bien placée pour tirer un maximum de dividendes du verdissement de notre économie…

Malgré les drames qu’elle a véhiculés, la crise du coronavirus constitue paradoxalement une opportunité de s’en sortir par le haut, c’est-à-dire en jouant la carte d’un verdissement accéléré de notre économie. C’est la seule solution pour être dans les clous de l’objectif affiché par le gouvernement : être « la première économie décarbonée d’Europe ».

La crise va provoquer une baisse du CO2 produit cette année qui est estimé selon les sources de 5 à 8 %.Or, c’était justement l’objectif qui était poursuivi avec une baisse de 8 % du CO2 produit en France par an, pendant dix ans.

Patronat divisé

Or, le risque est qu’en appuyant sur le champignon de la relance, on oublie les belles promesses et on se remette à produire du CO2 en quantité en effaçant les seuls effets bénéfiques de la crise du Covid-19.

Le patronat apparaît divisé à cet égard.

On a entendu Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, réclamer un moratoire sur les lois environnementales ; tandis que parallèlement de plus en plus de patrons sortent du bois à cet égard, demandant, eux, une accélération du processus de verdissement de notre économie.

En vertu des déclarations de quelques-uns de ses 66 participants du Comité de Relance et de Transition lancé par le président de la Métropole lyonnaise, David Kimelfeld, on sent bien que là aussi, une accentuation des mesures en faveur de l’environnement, est en train de se préparer.

La Métropole et la région qui ont déjà pris des positions fortes en matière de croissance décarbonée ont tout intérêt à voir ce secteur croître et prospérer. Ça tombe, bien, la population aussi…

Le long du Rhône, avec une Vallée de la Chimie qui multiplie les projets verts en la matière à l’instar de Gaïa, par exemple, un projet d’envergure européenne qui vise à produire du biométhane à partir de biomasses sèches, biométhane issu principalement de matières lignocellulosiques (bois, paille, etc.).

Une étude de l’Ademe l’a récemment démontré : on pourrait produire en France d’ici 2050 la totalité de notre gaz de manière durable et se passer totalement du gaz fossile. Avec de nombreux emplois à la clef.

Idem pour l’électricité verte qui, c’est techniquement possible, peut à côté des centrales nucléaires être produite à 100 % par le canal des énergies renouvelables et, là encore, être vecteur de nombreux emplois. Actuellement 43 % de la production régionale est d’origine durable contre 23 % au plan national.

Une production que l’on exporte déjà : la production régionale couvre 171 % de la consommation régionale. Ce qui permet d’exporter de l’électricité vers les régions voisines, mais aussi la Suisse et l’Italie.

Autre secteur dans lequel la région est en pointe : l’hydrogène puisque Auvergne-Rhône-Alpes concentre les deux tiers des entreprises du secteur.

D’ores et déjà on a pris conscience que cette énergie qui ne dégage que de la vapeur d’eau s’avère être la carburant idéal pour déplacer des trains ou des poids-lourds très difficiles à électrifier.

Plans massifs d’investissements verts

Des plans massifs d’investissement publics verts constitueront le moyen le plus efficace pour relancer les économies touchées par le virus et lutter contre le dérèglement climatique.

C’est d’ailleurs ce que démontre les résultats d’une enquête réalisée par des économistes de renom dont Joseph Stigliz, prix Nobel d’Economie, auprès des banquiers centraux, ministres de Finances du G20 et universitaires de 50 pays et publiée récemment (*).

Sur la carte du déconfinement, la région Auvergne-Rhône-Alpes est passée jeudi dernier de l’orange au vert. Il ne reste plus qu’à en faire tout autant sur le plan économique…

(*) Oxford review of economic Policy.