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Privatisation de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry : les candidats se bousculent

Décollage immédiat…le gouvernement vient de lancer le coup d’envoi de la privatisation de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry.

 Un lancement qui n’a rien de spectaculaire : on l’a appris par un simple avis paru au Journal Officiel, annonçant la publication par l’Agence des Participations de l’Etat (APE) du cahier des charges fixant les principes et la modalité de la cession de 60 % du capital de l’aéroport, sachant que les 40 % restants, comme l’a expliqué à plusieurs reprises Lyon-entreprises sont aux mains de la CCI Lyon-Métropole (25 %), du Département du Rhône, de la Région et de la Métropole (5 % chacun).

 Au vu de ce cahier des charges, pas de surprise : les actionnaires locaux qui avaient effectué un certain nombre de recommandations et longuement négocié, ont été grosso modo entendus.

 De grands consortiums internationaux

 Il ne devrait donc à l’arrivée par y avoir, on l’espère du moins, comme à Toulouse, lors de la première privatisation, de mauvaises surprises.

 D’autant que le gouvernement, en l’occurrence d’ailleurs Bercy et donc Emmanuel Macron qui pilote l’affaire avec l’Agence des Participations de l’Etat, se frotte les mains : les candidats se bousculent au portillon.

 Ce sont dans l’ensemble de grands consortiums internationaux qui ont pignon sur pistes.

 A l’heure où s’écrivent ces lignes, ils étaient déjà près d’une douzaine alors que la limite du dépôt des candidatures est fixée au 24 mars.

 Parmi les candidats, il y a deux purs « Hexagonaux » : le Groupe Vinci ; ainsi que Predica (Groupe Crédit Agricole) avec la Caisse des Dépôts.

 Et toute une cohorte d’internationaux. Et pour commencer, comme on s’y attendait, l’aéroport voisin de Genève, candidat sans surprise, accompagné du Fonds d’investissement CUBE affilié au groupe Natixis, banque internationale de financement, de gestion et de services financiers du Groupe BPCE (Banque Populaire-Caisse d’épargne), le deuxième acteur bancaire de France.

 Genève : « Une vision stratégique régionale »

 Dans le communiqué annonçant sa candidature, l’aéroport de Génève explique qu’il   envisage une entrée au capital de St-Ex dans le cadre d’ « une vision stratégique régionale « .

 Pour donner plus de poids à sa candidature, l’aéroport a d’ailleurs déjà multiplié les contacts avec les collectivités locales françaises et le milieu industriel rhônalpin.

La CCI de Lyon s’est d’ailleurs félicitée de cette annonce de partenariat qui ouvrirait « des perspectives ambitieuses en s’appuyant sur des espaces économiques connectés et des potentiels de développements complémentaires ».

 Il faut également citer parmi les candidats, l’aéroport de Changi à Singapour, associé au Fonds souverain de l’île-Etat (GIC) ; ainsi qu’une longue liste d’aéroports internationaux : ceux de l’aéroport de Rome avec EDF Invest ; l’Espagnol Ferrovial qui gère déjà quatre aéroports au Royaume-Uni, avec le Fonds Meridian.

 Toujours côté fonds, on trouve « Industry Fund Management » impliqué dans sept aéroports ; mais aussi le Fonds Ardian déjà présent dans les aéroports de Luton à Londres, ceux de Milan et de Naples, associé avec le fonds de capital-investissement lyonnais Siparex ; ainsi que le Fonds Hastings, déjà au capital de plusieurs plateformes aéroportuaires en Australie.

 Sans oublier le Canadien OTTP, les aéroports de Bruxelles, de Bristol et de Birmingham, eux aussi sur les rangs. Et la liste n’est certainement pas close. On parle du tycoon de Hong-Kong Li Ka-Shing qui contrôle « Cheung Kong Infrastructure », susceptible de déposer aussi sa candidature.

 Plus d’un milliard d’euros ?

 On l’aura compris : il y du beau monde sur la piste d’envol de la privatisation. Les enchères vont s’envoler.

 Jusqu’ici on parlait d’un prix atteignant le milliard d’euros. Un chiffre qui pourrait bien être dépassé.

 On a tendance à l’oublier : ce n’est pas seulement Lyon-Saint Ex qui est en voie de privatisation, mais les « Aéroports de Lyon ». Dans la corbeille on trouve en effet, le deuxième aéroport d’affaires de France, Bron ; mais encore 2 000 hectares de réserves foncières. Lyon-St Ex est l’aéroport européen qui en est le plus doté et cela aussi a un prix…

 Avec tous ces atouts, les enchères pourraient dépasser le mur du son. Reste à faire en sorte que ce ne soit pas seulement l’Etat français qui en tire tous les dividendes, mais aussi l’économie régionale qui a plus que jamais besoin d’un grand aéroport international.