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RER à la Lyonnaise : l’intervention du président de la République  doit enfin transformer le désir en réalité…

On fait parfois tout à l’envers en France. Exemple, le RER Métropolitain ou RER à la Lyonnaise.

On a créé les ZFE qui à Lyon, Villeurbanne et Caluire vont se révéler dès l’année prochaine très contraignantes, à telle enseigne que l’on craint une révolte des possesseurs de voitures ne correspondant pas à la bonne vignette qui vont être de facto rejetés d’une bonne partie de la Métropole. Et ce sont évidemment les plus pauvres…

Là dessus, l’exécutif vert de la Métropole et de la Ville de Lyon fait tout depuis son accession au pouvoir pour décourager les voitures de se rendre à Lyon, en diminuant drastiquement le nombre de voies pour les voitures, en augmentant les tarifs des parkings, et dernière décision en date en supprimant 1 700 places de parking dans le centre de Lyon au profit de places de vélos et de deux roues.

Bien, pourquoi pas ! Mais à condition que l’on propose en face une véritable alternative en matière de transports publics, en matière de parkings relais et pas seulement un système de covoiturage embryonnaire, notamment pour tous ceux, fort nombreux, qui habitent au-delà de la Métropole, mais y travaillent.

Et c’est là qu’intervient la vidéo surprise sur You Tube du président de la République qui a le mérite d’exister, mais arrive… dix ans trop tard ! Et ce, alors que tous les grands axes multiplient les bouchons tous les matins par tous ceux qui n’ont d’autres possibilités que de se rendre à leur travail en voiture.

L’appel du président de la République « à développer un réseau de RER dans dix Métropoles françaises », dont bien sûr celle de Lyon a eu au moins le mérite de redonner un coup de projecteur sur un projet au sujet duquel jusqu’à présent les deux principaux acteurs, la Région qui a la compétence du transport ferroviaire et la Métropole sans laquelle rien ne peut être réalisé, se renvoyaient la balle. Mais aussi se retrouvaient d’accord pour cogner sur l’Etat pour expliquer que c’est lui, le responsable du blocage du dossier.

Ni, ni…

Certes, l’annonce surprise You Tube d’Emmanuel Macron ne précise pas ce qu’il adviendra du financement de l’Etat, ni du calendrier de la mise en œuvre du RER Métropolitain.

Il semblerait pourtant que l’on aille vers un financement tripartite avec un tiers pour l’Etat, un tiers pour la Région et un tiers pour la Métropole.

Ce qui est sûr est que désormais il est absolument nécessaire de sortir de la polémique et de ne pas attendre encore dix ans pour commencer à mettre en œuvre ce RER métropolitain.

Du côté de la Région, on estime qu’il serait possible de mettre en œuvre un démarrage progressif qui commencerait avec la ligne Valence/Vienne/Lyon/Villefranche ; les autres lignes prenant la suite au fil des années et des financements.

La seule chose qui s’y oppose pour l’instant, ce sont les difficultés que traverse le quatrième interlocuteur et acteur sans lequel rien ne pourra évidemment être lancé : la SNCF qui se débat actuellement dans une pénurie de conducteurs de trains et de matériels qui plombe pour l’instant toute ambition !

L’intervention dans le débat du président de la République a, à tout le moins le mérite de constater que l’alignement des planètes se révèle enfin favorable.

Toutes les parties prenantes sont unanimes pour dire : il faut le faire !

Mais il faut désormais passer du désir à la réalité.

Il faut désormais, en alignant les investissement et un calendrier précis que le président siffle enfin le départ effectif du train du RER Métropolitain.

On n’oserait imaginer qu’il ne s’agit là que d’un coup de com’…