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Saint-Etienne :  l’inquiétude Casino

Placé en procédure de sauvegarde, le succursaliste stéphanois Casino suscite des craintes de plus en plus importantes dans la capitale ligérienne. A telle enseigne que trois députés et quatre sénateurs demandent des engagements « fermes et rassurants » auprès du Pdg de Casino Jean-Charles Naouri. Trois mille emplois sont en jeu.

A Saint-Etienne, on a toujours été inquiet par moments sur l’avenir du groupe Casino, la plus grosse entreprise de la ville, lui offrant une grande visibilité.

Mais cette fois, l’inquiétude est véritablement palpable.

On sait qu’actuellement le succursaliste joue son avenir ou à tout le moins son autonomie depuis sa mise sous clause de sauvegarde, suite à des dettes trop lourdes. Certains de ses confrères de la grande distribution aimeraient bien l’avaler, ce qui signifierait que son ancrage stéphanois aurait alors toutes les chances de disparaître, et ses emplois, ou au moins en grande partie, aussi.

Le groupe de distribution a bouclé son vaste plan de refinancement mercredi dernier. Objectif : desserrer l’étau financier qui l’étrangle. Mais après le succès des levées de dette, celui des rachats obligataires est plus mitigé.
Seulement 29 % de l’encours a été apporté sur le rachat des titres 2021, ce qui signifie que le succursaliste stéphanois devra honorer un remboursement obligataire de près de 600 millions d’euros cette année là.
D’autant que, conséquence induite, cette restructuration financière augmente encore le coût moyen de la dette.

Bref, l’avenir apparaît toujours compliqué.

C’est ce moment là qu’ont choisi trois députés et quatre sénateurs de la Loire pour exprimer leur inquiétude.
Car, à côté de la restructuration financière, Casino s’est lancé dans un grand programme de cessions : le succursaliste a ainsi annoncé la vente de l’enseigne Leader Price au groupe allemand Aldi.

Cela voudrait-il dire que tous les Leader Price vont fermer pour être remplacés par l’enseigne Aldi ? Les négociations sont en cours actuellement.

« Les enseignes du Groupe, directement rattachées au siège social de Saint-Étienne, lesquelles semblent connaître les difficultés les plus importantes, deviendraient ainsi non stratégiques pour l’avenir de Casino à long terme  », s’inquiètent les élus dans un communiqué en référence aux « près de 3 000 emplois » directs en jeu, et indirects si le groupe devait connaître d’autres défaillances.

De même, « depuis quelques mois, les nouvelles du Groupe inquiètent un certain nombre d’acteurs locaux quant au maintien des emplois liés à Casino sur le territoire ligérien, en particulier sur les fonctions logistiques et supports » alertent toujours les trois députés et les quatre sénateurs de la Loire, de tous bords politiques confondus (*).

Et ces élus de poursuivre : « À ce jour, ni la procédure de sauvegarde de l’actionnaire majoritaire, ni vos explications, n’ont eu raison de l’inquiétude des salariés du groupe Casino. Inquiétudes qui sont par ailleurs renforcées à la lecture de la presse économique qui se fait l’écho, ces dernières semaines, de discussions visant à la cession d’autres actifs historiques du groupe. »

Pas de réponse pour l’instant au niveau de la direction du succursaliste.

A Saint-Etienne, l’ambiance est lourde et recèle une apparence de fin de règne.

Sans dauphin désigné, Jean-Charles Naouri, 70 ans, se démène pour sauver le navire, mais les perspectives restent obscures…

Photo-Casino est en train de céder Leader Price à Aldi, les négociations sont en cours.

(*) Les signataires du communiqué sont les députés Régis Juanico (Génération. s), Julien Borowczyk (LREM), Nathalie Sarles (LREM), et les sénateurs Jean-Claude Tissot (PS), Cécile Cukierman (PC), Bernard Bonne (LR) et Bernard Fournier (LR).